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C’est lui qui change les fleuves en désert,34
en salines une terre généreuse35
C’est lui qui change le désert en étang,36
là, il établit les affamés37
Ils ensemencent des champs et plantent des vignes :38
Dieu les bénit et leur nombre s’accroît,39
Puis, ils déclinent, ils dépérissent,40
Dieu livre au mépris les puissants,41
Mais il relève le pauvre de sa misère ;42
Les justes voient, ils sont en fête ;43
Qui veut être sage retiendra ces choses :
Commentaire
La joie de Dieu
à savoir les pharisiens, doivent éviter avec soin – ces « justes » qui ont passé par tous les rites leur permettant de prétendre à ce titre.
En la personne de Jésus, Dieu lui-même reçoit en sa présence ceux « qui ne peuvent subsister devant lui ». En acceptant leur invitation, Jésus les reconnaît d'emblée comme ses amis. On dirait qu'aucune barrière ne les sépare et qu'aucun compte ne doit être réglé. Jésus va vers eux sans exiger le moindre changement préalable et couronne même sa communion avec eux par une vive allégresse ! Au nom de Dieu, les pharisiens murmurent : pour eux qui ont fait tout ce que la loi demande, celle-ci se voit bafouée. La distinction entre justes et pécheurs semble escamotée.
Cette attitude de Jésus invite à un reversement de notre mode d'approche de Dieu. En particulier dans nos cultes. Serions-nous de ces « pharisiens », devenus justes après avoir dûment confessé nos péchés, pour ensuite nous sentir habilités à être au tu-et-à-toi avec Dieu ?
Ne sommes-nous pas plutôt ces « perdus » desquels Dieu s'approche sans préalable, sans condition, pour nous libérer de nos poids ?
Nous avons répondu à l'invitation non pas pour nous approcher de Dieu, mais pour que Dieu s'approche de nous afin de nous libérer du poids de nos échecs et nous faire entrer sans condition dans sa joie, sa joie de voir un malheureux saisir la main qu'il lui tend !