2
Mon Dieu, éco
ute ma prière,
n’écarte p
as ma demande. *
3
Exauce-moi, je t’en pr
ie, réponds-moi ;
inqui
et, je me plains.
4
Je suis troublé par les cr
is de l’ennemi
et les inj
ures des méchants ; *
ils me ch
argent de crimes,
pleins de r
age, ils m’accusent.
5
Mon cœur se t
ord en moi,
la peur de la mort t
ombe sur moi ; *
6
crainte et tremblem
ent me pénètrent,
un friss
on me saisit.
7
Alors, j’ai dit : « Qui me donnera des
ailes de colombe ? †
Je voler
ais en lieu sûr ; *
8
loin, très l
oin, je m’enfuirais
pour chercher as
ile au désert. »
9
J’ai hâte d’av
oir un abri
contre ce grand v
ent de tempête ! *
10
Divise-l
es, Seigneur,
mets la confusi
on dans leur langage !
Car je v
ois dans la ville
disc
orde et violence : *
11
de jour et de nu
it, elles tournent
en ha
ut de ses remparts.
Au-dedans, cr
imes et malheurs ;
12
au-ded
ans, c’est la ruine : *
fra
ude et brutalité
ne qu
ittent plus ses rues.
Commentaire
Feuille de route : le frère comme loi nouvelle
Paul aborde ici une problématique vraisemblablement délicate dans une société au contexte religieux polythéiste (mais quelle société ne l'est pas, au fond ?): est-il permis à un chrétien d'assister à un banquet offert pour consommer la viande d’un sacrifice célébré dans le temple d'une divinité païenne?
Opposant la connaissance qui «enfle» à l'amour qui «édifie», Paul veut offrir à ceux qu'il enseigne une sorte de feuille de route du comportement vrai: c’est ce que son action a de constructif pour la communauté qui distingue le croyant vrai. C'est en participant à la construction d'une «maison» commune, en devenant «écologique» (mot qui littéralement concerne l’édification d’un lieu habitable par tous, bien avant son avatar politique moderne) qu'il sera le plus proche de ce à quoi l'appelle sa «connaissance», c'est-à-dire le niveau spirituel – expérience, savoir et ferveur – qu’il pense avoir atteint.
De tout temps, les sociétés humaines ont édicté des lois, des règles et des principes pour conduire au Bien, basés jusqu’ici toujours sur un socle religieux. Paul introduit dans cette recherche une sorte de rupture, une anomalie.
Là où avaient pu s’élaborer des codes de loi abstraits et détachés de l’humain, la nouvelle religion que l’apôtre professe fait de cet humain le centre, la visée unique de toute démarche éthique.
Ainsi, dans le «cas» présenté ici, rien n’importe plus que le bien d’autrui, et en particulier de celui que Paul appelle le «faible», c’est-à-dire celui dont la foi est encore mal assurée et qui n’ose se risquer dans la liberté. Tout commence et tout se termine, en christianisme, devant le visage d’autrui dont il faut pouvoir répondre devant Dieu, en prolongement de l’avènement de l’homme Jésus-Christ, don de Dieu au monde.