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De tout mon cœur, Seigneur, je rendrai grâce,3
pour toi, j’exulterai, je danserai,4
Mes ennemis ont battu en retraite,5
Tu as plaidé mon droit et ma cause,6
Tu menaces les nations, tu fais périr les méchants,7
L’ennemi est achevé, ruiné pour toujours,8
Mais il siège, le Seigneur, à jamais :9
il juge le monde avec justice10
Qu’il soit la forteresse de l’opprimé,11
ils s’appuieront sur toi, ceux qui connaissent ton nom ;
Commentaire
La défense de Paul
Lors de son procès, Jésus est presque silencieux. Il ne plaide pas sa cause. Son système de défense est pour ainsi dire inexistant. C’est à ce prix qu’il dévoile l’aveuglement de l’humanité et le pardon du Père : «Père pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.»
Paul, lui, se défend. L’attitude peut surprendre. Mais il n’est pas le Christ, il n’est «que» son témoin. Bien plus, il se doit d’être témoin.
Alors il réfute les fausses accusations, puis se lance dans un plaidoyer en faveur de sa foi. Il se réclame de la tradition d’Israël. Il croit à la résurrection comme les pharisiens de son temps. Lui aussi vit d’une exigence éthique forte.
Le christianisme, loin de rejeter ses racines juives, reprend de grandes convictions et espérances juives pour les ouvrir à tout être humain. Il y a donc profonde continuité par-delà les différences. C’est un message essentiel du livre des Actes. Et l’intuition théologique dépasse ici la stratégie de défense d’un procès.
Paul ose défendre sa foi et en rendre compte avec conviction. Ce qui est frappant ici, c’est qu’il commence par tabler sur ce qui déjà l’unit à ses contradicteurs.
Aujourd’hui, nos Eglises parlent à nouveau volontiers d’évangélisation…
Et si témoigner du Christ, c’était commencer par rejoindre l’autre dans ce qui déjà nous rapproche ?