1
Seigneur, éco
ute la justice ! †
Entends ma plainte, accu
eille ma prière :
mes lèvres ne m
entent pas.
2
De ta face, me viendr
a la sentence :
tes yeux verr
ont où est le droit.
3
Tu sondes mon cœur, tu me vis
ites la nuit, †
tu m’éprouves, sans ri
en trouver ;
mes pensées n’ont pas franch
i mes lèvres.
4
Pour me conduire sel
on ta parole,
j’ai gardé le chem
in prescrit ;
5
j’ai tenu mes p
as sur tes traces :
jamais mon pi
ed n’a trébuché.
6
Je t’appelle, toi, le Die
u qui répond :
écoute-moi, ent
ends ce que je dis.
7
Montre les merv
eilles de ta grâce, *
toi qui libères de l’agresseur
ceux qui se réfug
ient sous ta droite.
Commentaire
Les trois envoyés
L’apparition du Seigneur à Abraham aux chênes de Mamré près d’Hébron est empreinte d’ambiguïté. D’abord, Abraham reconnaît la présence de Dieu lui-même dans celle de trois hommes, simples voyageurs, trois messagers, des anges. Vite de l’eau, un peu de pain, et faire connaissance ! La rencontre ? Un repas de galettes, de caillé, du veau, du lait, pour s’entendre dire : « Sarah ta femme aura un fils. »
Peinte en 1410, l’icône d’Andreï Roublev relit le récit : « Les trois Voyageurs... » ou « La Sainte Trinité » (Galerie Tretyakov, Moscou).
L’icône (image par Google, taper « icône Roublev ») interprète l’épisode des trois visiteurs, chacun avec une paire d’ailes, indiquant la mobilité du messager, avec un fin bâton de pèlerin, le terre-à-terre de la situation. Ils sont des anges en mission et des voyageurs en pérégrination, sans bagage, venant de Dieu. Des hommes. L’image opère une transposition de l’Ancien au Nouveau Testament. L’insertion ecclésiale est rendue par l’autel en forme de calice. La disposition circulaire est symbole d’éternité. Le centre du cercle se trouve sur la main du personnage du milieu. Le rectangle sous-jacent renforce la nécessité d’un ordre et le triangle en « V » manifeste la victoire de la Résurrection. Le chêne de Mamré est indiqué, la maison d’Abraham, le rocher de Moïse aussi. Le peintre n’est pas seulement artiste, il est théologien.
Son tableau n’est donc pas une représentation historique, mais une méditation spirituelle, une vénération biblique.