2
Comme un c
erf altéré
ch
erche l’eau vive, *
ainsi mon
âme te cherche
t
oi, mon Dieu.
3
Mon âme a s
oif de Dieu,
le Die
u vivant ; *
quand pourr
ai-je m’avancer,
par
aître face à Dieu ?
4
Je n’ai d’autre p
ain que mes larmes,
le jo
ur, la nuit, *
moi qui chaque jo
ur entends dire :
« Où est-
il ton Dieu ? »
5
Je me souviens,
et mon
âme déborde : *
en ce temps-là,
je franchiss
ais les portails !
Je conduisais vers la mais
on de mon Dieu
la multit
ude en fête, *
parm
i les cris de joie
et les acti
ons de grâce.
℟
6
Pourquoi te désol
er, ô mon âme,
et gém
ir sur moi ? *
Espère en Dieu ! De nouvea
u je rendrai grâce :
il est mon sauve
ur et mon Dieu !
~
7
Si mon
âme se désole,
je me souvi
ens de toi, *
depuis les terres du Jourd
ain et de l’Hermon,
depuis mon h
umble montagne.
8
L’abîme appel
ant l’abîme
à la v
oix de tes cataractes, *
la masse de tes fl
ots et de tes vagues
a pass
é sur moi.
9
Au long du jo
ur, le Seigneur
m’env
oie son amour ; *
et la nuit, son ch
ant est avec moi,
prière au Die
u de ma vie.
10
Je dirai à Die
u, mon rocher :
« Pourqu
oi m’oublies-tu ? *
Pourquoi v
ais-je assombri,
press
é par l’ennemi ? »
11
Outrag
é par mes adversaires,
je suis meurtr
i jusqu’aux os, *
moi qui chaque jo
ur entends dire :
« Où est-
il ton Dieu ? »
℟
12
Pourquoi te désol
er, ô mon âme,
et gém
ir sur moi ? *
Espère en Dieu ! De nouvea
u je rendrai grâce :
il est mon sauve
ur et mon Dieu !
Commentaire
Guérir !
Le Seigneur d’Esaïe n’est pas dupe de la condition humaine, il la connaît de l’intérieur. Parfois, nous pensons que le Seigneur s’est éloigné, qu’il nous en veut, qu’il se cache (v. 17b).
Pourtant, il n’en reste pas à nos rebellions, il continue de vouloir inlassablement la vie du pécheur, et non sa mort : « je n’accuserai pas toujours, je ne serai pas irrité à jamais (v. 16) ! » Il voit bien à quelles misères nous conduisent nos errances. Encore et encore, il attend notre retournement intérieur, prêt à guérir notre cœur, si nous le demandons. Prêt à apaiser nos peurs, à soigner nos blessures intérieures. Prêt à recréer en nous un espace pour la paix, parce que, à ses yeux, nous le valons bien : du haut de sa demeure, le Seigneur se penche vers chacun de nous, « pour ranimer l’esprit abaissé et faire vivre le cœur écrasé » (v. 15b).
Il n’est donc aucun mal ni douleur, pour autant qu’ils soient sincèrement confessés, qu’il ne veuille toucher, cicatriser et finalement guérir : cette prophétie annonce déjà le « Fils de l’homme » des évangiles, portant jusqu’à nous la miséricorde du Créateur.
Saisis par le don suprême de ce serviteur souffrant, certains – moi aussi, peut-être … – peuvent s’exclamer comme l’officier de garde au Golgotha : « Celui-ci était vraiment le Fils de Dieu (voir Mt 27,54).