27
Évite le mal, f
ais ce qui est bien,
et tu auras une habitati
on pour toujours,
28
car le Seigneur
aime le bon droit,
il n’abandonne p
as ses amis.
Ceux-là seront préserv
és à jamais,
les descendants de l’impie ser
ont déracinés.
29
Les justes posséder
ont la terre
et toujo
urs l’habiteront.
~
30
Les lèvres du juste red
isent la sagesse
et sa bouche én
once le droit.
31
La loi de son Die
u est dans son cœur ;
il va, sans cr
aindre les faux pas.
32
Les impies gu
ettent le juste,
ils cherchent à le f
aire mourir.
33
Mais le Seigneur ne saur
ait l’abandonner
ni le laisser condamn
er par ses juges.
34
Esp
ère le Seigneur,
et g
arde son chemin :
il t’élèvera jusqu’à posséd
er la terre ;
tu verras les imp
ies déracinés.
35
J’ai vu l’imp
ie dans sa puissance
se déployer comme un c
èdre vigoureux.
36
Il a passé, voic
i qu’il n’est plus ;
je l’ai cherché, il
est introuvable.
37
Considère l’homme droit, v
ois l’homme intègre :
un avenir est prom
is aux pacifiques.
38
Les pécheurs seront to
us déracinés,
et l’avenir des imp
ies, anéanti.
39
Le Seigneur est le sal
ut pour les justes,
leur abri au t
emps de la détresse.
40
Le Seigneur les
aide et les délivre,
il les délivre de l’impie, il les sauve,
car ils cherchent en lu
i leur refuge.
Commentaire
Qui veut faire l’ange…
Disons qu’à la lecture des deux premiers versets, on ne se trouve pas vraiment dans le « respect » mou et fade qui prévaut si souvent aujourd’hui en matière de conviction spirituelle. « Pourvu que ce soit sincère » hasarde-t-on… Ici, par contre, le discours est musclé et ne respire pas la tolérance, c’est vrai !
C’est que pour l’auteur, l’enjeu est de taille. Des mouvements à tendance gnostique sont à l’œuvre autour, et sans doute aussi à l’intérieur des cercles chrétiens d’alors. La gnose finira d’ailleurs par représenter une véritable foi concurrente, largement combattue par les Pères de l’Eglise, Irénée en tête.
Pour faire court, cette pensée se caractérise par un refus de la condition humaine avec ses lourdeurs et ses ambiguïtés. S’abstenir du mariage, développer des interdits alimentaires (v. 3) ? Autant de symptômes du refus de recevoir la création comme un don de Dieu, lesquels sont à vivre pourtant sous le signe de la reconnaissance et de l’action de grâce.
Toute l’histoire de l’Eglise est parsemée de cette dérive. Décoller de notre « humanitude » limitée, corporelle, pour s’enfuir dans du « spirituel » mal compris. Seulement, chaque fois que la religion veut définitivement régler son compte à nos tâtonnements, ne pas tenir compte de nos limites rageantes ou nos inévitables faiblesses, elle nous berce d’illusions dangereuses.