1
Ne t’indigne pas à la v
ue des méchants,
n’envie pas les g
ens malhonnêtes ;
2
aussi vite que l’h
erbe, ils se fanent ;
comme la verd
ure, ils se flétrissent.
3
Fais confiance au Seigne
ur, agis bien,
habite la terre et r
este fidèle ;
4
mets ta j
oie dans le Seigneur :
il comblera les dés
irs de ton cœur.
5
Dirige ton chem
in vers le Seigneur,
fais-lui confiance, et lu
i, il agira.
6
Il fera lever comme le jo
ur ta justice,
et ton droit comme le pl
ein midi.
7
Repose-t
oi sur le Seigneur
et c
ompte sur lui.
Ne t’indigne pas devant celu
i qui réussit,
devant l’homme qui
use d’intrigues.
8
Laisse ta colère, c
alme ta fièvre,
ne t’indigne pas : il n’en viendr
ait que du mal ;
9
les méchants ser
ont déracinés,
mais qui espère le Seigneur posséder
a la terre.
10
Encore un peu de t
emps : plus d’impie ;
tu pénètres chez lu
i : il n’y est plus.
11
Les doux posséder
ont la terre
et jouiront d’une abond
ante paix.
~
Commentaire
La vocation, une histoire
Ce passage ouvre le deuxième des Chants du Serviteur intégrés aux chapitres 40 à 55 du livre d’Esaïe.
Au 6e siècle av. J.-C., l’exil de Babylone s’achève. Les déportés vont rentrer. En ce temps de délivrance, le chant du Serviteur proclame une nouvelle adressée à tous.
Dans l’ombre de sa main, comme une flèche dans un carquois, le SEIGNEUR a gardé en réserve son Serviteur, Israël. Et le moment est venu pour ce Serviteur de manifester la splendeur divine (2-3) jusqu’aux îles lointaines (1). L’appellation « Israël » semble désigner ici moins un individu qu’un groupe de croyants resté fidèle, comme un condensé du peuple et de sa vocation.
Le Serviteur réfléchit à sa vocation. Dieu lui a parlé comme une mère à l’enfant qui bouge dans son ventre. On pense à Jérémie 1,5. Et pourtant, il craint de s’être fatigué pour du vent. Sa vocation s’enracine dans la Parole du SEIGNEUR, mais elle n’est pas à l’abri du doute. Ayons le courage de la question : ce que je fais pour Dieu, est-ce utile ?
Afin de renouer avec sa vocation, le Serviteur retourne à la Parole (5). L’appel de Dieu persiste, Israël sera lumière des nations (6).
En cas de doute, revenir à la Parole, seul et en Eglise.
Lorsque Syméon tient Jésus dans ses bras, il voit en lui le Serviteur ultime, « lumière pour la révélation aux païens et gloire d’Israël… » (Luc 2,32).
Le vieux Syméon fait référence au Serviteur d’Esaïe. Mettons-nous à son école, afin de devenir serviteurs du Christ, envoyés au-delà de nous-mêmes.