13
C’est toi qui as cré
é mes reins,
qui m’as tissé dans le s
ein de ma mère.
14
Je reconnais devant toi le prodige,
l’être étonn
ant que je suis : *
étonnantes sont tes œuvres
toute mon
âme le sait.
15
Mes os n’étaient pas cach
és pour toi *
quand j’étais façonné dans le secret,
modelé aux entr
ailles de la terre.
16
J’étais encore inachev
é, tu me voyais ; *
sur ton livre, tous mes jours étaient inscrits,
recensés avant qu’un se
ul ne soit !
~
17
Que tes pensées sont pour m
oi difficiles,
Dieu, que leur s
omme est imposante !
18
Je les compte : plus nombre
uses que le sable !
Je m’éveille : je suis enc
ore avec toi.
23
Scrute-moi, mon Dieu, tu saur
as ma pensée ;
éprouve-moi, tu connaîtr
as mon cœur.
24
Vois si je prends le chem
in des idoles,
et conduis-moi sur le chem
in d’éternité.
Commentaire
« Inutile » toi-même !
Cela ne manquera pas : il suffit que vous vous investissiez en paroisse ou dans tel lieu d'Eglise, avec enthousiasme, sans trop compter, il se trouvera toujours quelqu'un pour vous décocher ce verset 10 sur le serviteur « inutile ». Et même avec sincérité et un sourire, cela ne passe pas. Mais cela pourrait être pire. Si l'on vous disait : « inadéquat ! bon à rien ! sans valeur ! vaurien ! », vous vous révolteriez contre tant d'impudence. C'est pourtant le sens de ce mot, sobrement traduit par « quelconque ». La gospel attitude, c'est donc d'être ordinaire : bonjour la bonne nouvelle !
Un ami qui avait choisi ce verset, précisément, pour sa retraite, me dit toutefois ceci : cela fait du bien ! Il n'était ni masochiste ni déçu, non, il disait que cela l'aidait à prendre distance d'avec son travail, aussi prenant et important fût-il. Car la situation que décrit le texte est une relation professionnelle commune entre un maître et un serviteur. Pas entre deux amis, deux associés ou deux collègues. C’est une relation sans affection ni réciprocité. Si l'on est tenté de diminuer la part de l’affectif dans son travail, cela aide à prendre un peu de distance. Plus même ! Avec cette parole de Jésus, j’apprends à ne pas être dépendant de mon travail et des sentiments de gratitude. Ce qu'on attend de moi, je l'ai fait. Je me sens libéré de la reconnaissance, délié de l’affectif, affranchi de la flatterie… Non pas que je me défie de la reconnaissance, mais ce que je fais n’est « pas utile » – n’est pas de l'ordre de l'utile. Hé ! Contre toute pesanteur, n'est-ce pas justement cela que nous appelons… la grâce ?