2
Heureux qui pense au pa
uvre et au faible :
le Seigneur le sauve au jo
ur du malheur !
3
Il le protège et le garde en vie, heure
ux sur la terre.
Seigneur, ne le livre pas à la merc
i de l’ennemi !
4
Le Seigneur le soutient sur son l
it de souffrance :
si malade qu’il s
oit, tu le relèves.
5
J’avais dit : « Pitié pour m
oi, Seigneur,
guéris-moi, car j’ai péch
é contre toi ! »
6
Mes ennemis me cond
amnent déjà :
« Quand sera-t-il mort ? son n
om, effacé ? »
7
Si quelqu’un vient me voir, ses prop
os sont vides ;
il emplit son cœur de pensées méchantes,
il sort, et dans la r
ue il parle.
8
Unis contre moi, mes ennem
is murmurent,
à mon sujet, ils prés
agent le pire :
9
« C’est un mal pernicie
ux qui le ronge ;
le voilà couché, il ne pourra pl
us se lever. »
10
Même l’ami, qui av
ait ma confiance
et partageait mon pain, m’a frapp
é du talon.
11
Mais toi, Seigneur, prends piti
é de moi ;
relève-moi, je leur rendr
ai ce qu’ils méritent.
12
Oui, je saur
ai que tu m’aimes
si mes ennemis ne chantent p
as victoire.
13
Dans mon innocence tu m’
as soutenu
et rétabli pour toujo
urs devant ta face.
14
Béni soit le Seigneur,
Die
u d’Israël, *
depuis toujours et pour toujours !
Am
en ! Amen !
Commentaire
Tenir, en attendant!
«Le blé qui aura poussé tout seul» (verset 30): c’est peu! D’autant que cette maigre récolte est programmée pour l’année suivante. Pour un peuple que l’ennemi a affamé jusqu’à lui annoncer qu’il va être réduit à «manger ses excréments et boire son urine» (Esaïe 36,12), la délivrance annoncée mettra du temps à déployer ses effets. Dans l’entre-temps, il y aura peut-être encore des gens qui mourront d’inanition. L’exaucement est un long chemin qui nécessite une foi, une persévérance d’autant plus grande que l’enthousiasme qui a fulguré à son annonce laisse l’œil aveuglé et incapable de lire la nuit qui dure encore pour un temps.
Le temps où justement il faut tenir.
Le statut du chrétien qui vit entre le déjà et le pas encore. «Celui qui tiendra jusqu’au bout recevra la couronne de vie» (Apocalypse 2, 10).
Mais un «fait divers» massif et dramatique (versets 37-38) suit de peu l’annonce, par Esaïe, du desserrement de l’étau assyrien: ces 185’000 morts dans son camp militaire qu’on découvre au petit matin. On ne sait rien de ce qui s’est passé. Un séisme, une épidémie (méningite: c’est rapide et violent), ou la peste? «Un ange du Seigneur intervint», est-il sobrement mentionné… Un exécutant, qu’il soit de nature humaine ou autre, de la volonté libératrice de Dieu en faveur de son peuple enserré dans une configuration critique. Il y a aussi cette révolution de palais et ce parricide (verset 38). Autant de coups de vent qui font se tourner – dans le désordre, mais à point nommé – les pages du livre de l’Histoire. Des constantes dans l’histoire de l’Israël biblique…