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Criez de joie pour Dieu, notre force,3
Jouez, musiques, frappez le tambourin,4
Sonnez du cor pour le mois nouveau,5
C’est là, pour Israël, une règle,6
Il en fit, pour Joseph, une loi7
« J’ai ôté le poids qui chargeait ses épaules ;8
« Quand tu criais sous l’oppression, je t’ai sauvé ; †9
« Écoute, je t’adjure, ô mon peuple ;10
Tu n’auras pas chez toi d’autres dieux,11
« C’est moi, le Seigneur ton Dieu, †12
« Mais mon peuple n’a pas écouté ma voix,13
Je l’ai livré à son cœur endurci :14
« Ah ! Si mon peuple m’écoutait,15
Aussitôt j’humilierais ses ennemis,16
« Mes adversaires s’abaisseraient devant lui ;17
Je le nourrirais de la fleur du froment,
Commentaire
Oh pardon!
Pardonner, demander pardon, c’est compliqué et cela préoccupe Jésus. Non le pardon lui-même, mais la grâce de Dieu et sa miséricorde sont la source dynamique de tout pardon. En latin, faire miséricorde, c’est avoir du «cœur» pour les «miseri», les pauvres, les malheureux, les misérable. En grec, on parle des «entrailles» remuées, brouillées, bouleversées. Dans l’entière tradition hébraïque, c’est Dieu qui a du cœur et des entrailles! C’est lui le Miséricordieux, envers les siens, envers son peuple, et même envers l’étranger.
Dans l’évangile, Jésus porte cette parole de la miséricorde de Dieu. Et il fortifie notre confiance (versets 19-20): Dieu est à l’écoute et moi, Jésus, je serai présent dans ces moments si délicats et compliqués.
De plus, Jésus propose un parcours gagnant de conciliation en trois escales! D’abord parler seul à seul. Oh oui, ne pas l’esquiver ce face-à-face qui ne nous plaît pas. Si cela ne suffit pas, alors persévérer: en parler à plusieurs, avec deux ou trois témoins. Si cela ne suffit toujours pas, alors persister: en parler à une autorité référente, ici l’ecclesia, la communauté. Et à ce moment-là, si vraiment la personne ne change pas... alors, arrêter tout: on est quitte de cette relation qui n’a pu aboutir. Car cet autrui récalcitrant pendant un si long dialogue de réconciliation devient antagoniste, et toute parole devient vaine. Mais nous aimerions tellement réussir!
D’autant plus que nous sommes tous codébiteurs, septante fois sept fois au moins, les uns des autres, verticalement comme horizontalement, dans notre commune humanité. Mais bien avant cela, nous sommes tous débiteurs de l’amour et du pardon de Dieu offerts une fois pour toutes sur la croix.