10
Que tes œuvres, Seigne
ur, te rendent grâce
et que tes fid
èles te bénissent !
11
Ils diront la gl
oire de ton règne,
ils parler
ont de tes exploits,
12
annonçant aux h
ommes tes exploits,
la gloire et l’écl
at de ton règne :
13
ton règne, un r
ègne éternel,
ton empire, pour les
âges des âges.
Le Seigneur est vrai en to
ut ce qu’il dit,
fidèle en to
ut ce qu’il fait.
14
Le Seigneur souti
ent tous ceux qui tombent,
il redresse to
us les accablés.
15
Les yeux sur toi, to
us, ils espèrent :
tu leur donnes la nourrit
ure au temps voulu ;
16
tu o
uvres ta main :
tu rassasies avec bont
é tout ce qui vit.
17
Le Seigneur est juste en to
utes ses voies,
fidèle en to
ut ce qu’il fait.
18
Il est proche de ce
ux qui l’invoquent,
de tous ceux qui l’inv
oquent en vérité.
19
Il répond au désir de ce
ux qui le craignent ;
il écoute leur cr
i : il les sauve.
20
Le Seigneur garder
a tous ceux qui l’aiment,
mais il détruir
a tous les impies.
21
Que ma bouche proclame les lou
anges du Seigneur ! *
Son nom très saint, que toute chair le bénisse
toujo
urs et à jamais !
Commentaire
Guerre, puis paix
Ce récit de domination des juifs contre «ceux qui les détestent» (9,1) a de quoi choquer! Le renversement de situation est l’effet-miroir de la violence fomentée par Haman, il est de l’ordre de la terreur. La racine verbale hébraïque du mot «renversement» utilisé ici renvoie au «sens dessus-dessous», employé lors de la destruction de Sodome et Gomorrhe (Genèse 19,25).
Après que les juifs, autorisés par décret à se défendre contre ceux qui avaient reçu ordre de les exterminer, ont «obtenu de leurs ennemis le repos» (TOB), le temps de la fête est venu. Afin de commémorer le renversement de situation, une célébration annuelle de deux jours est instituée: rappel que Dieu, qui n’est toutefois pas mentionné dans le récit, se cache derrière tout retournement en faveur des siens. Cette fête sera désormais l’occasion de manger ensemble, de se réjouir et d’offrir des cadeaux aux pauvres (9,22/fête de Pourim).
Sous la plume d’Esther (9,31), s’ajoute aussi à la fête des jeûnes et des clameurs, échos des jeûnes et des prières qui ont soutenu la reine pour qu’elle présente au roi sa requête en faveur de son peuple (4,1-4). La fête dit ainsi l’importance de ménager des espaces pour accueillir en nous une espérance et une confiance solides, comme le fit Esther. Si Dieu n’est pas nommé, il n’en est pas moins implicitement présent dans les deux notions fondamentales de paix et de fidélité (en hébreu «shalom» et «emet», 9,30) : Dieu en est l’origine et l’aboutissement, lui seul leur donne consistance dans la durée. Paix et fidélité, telles sont les conditions indispensables pour construire la cohésion d’un groupe humain et chercher ensemble le bien commun.
Dans l’exercice de ses hautes fonctions, Mardochée a favorisé ces objectifs-là (10,3).