2
Dieu, tu es mon Dieu,
je te ch
erche dès l’aube : *
mon âme a s
oif de toi ;
après toi langu
it ma chair,
terre aride, altér
ée, sans eau.
3
Je t’ai contempl
é au sanctuaire,
j’ai vu ta f
orce et ta gloire.
4
Ton amour vaut mie
ux que la vie :
tu seras la lou
ange de mes lèvres !
5
Toute ma vie je v
ais te bénir,
lever les mains en invoqu
ant ton nom.
6
Comme par un festin je ser
ai rassasié ;
la joie sur les lèvres, je dir
ai ta louange.
7
Dans la nuit, je me souvi
ens de toi
et je reste des he
ures à te parler.
8
Oui, tu es ven
u à mon secours :
je crie de joie à l’
ombre de tes ailes.
9
Mon âme s’att
ache à toi,
ta main dr
oite me soutient.
Commentaire
La perle rare!
Le roi de Perse, Xerxès a convoqué tous ses ministres et serviteurs (mâles !). Durant 180 jours, il leur a montré «il leur présente les immenses richesses de son royaume et le luxe magnifique qui fait sa grandeur» (1,4). Puis, il leur a offert un banquet de 7 jours, «les boissons sont servies dans des coupes en or toutes formes de différentes. Le roi fait offrir beaucoup de vin avec une générosité royale» (1,7). Après quoi, il ordonne de faire venir la reine, Vasti, pour «montrer sa beauté». Elle refuse ! Cela déclenche la colère du roi et une grande effervescence ministérielle, parce que «la conduite de la reine filtrera jusqu’à toutes les femmes, les poussant à mépriser leurs maris». Vasti est donc destituée et doit être remplacée.
Le faste royal déployé lors du banquet se poursuit dans le concours destiné à trouver la nouvelle souveraine. Dans toutes les provinces, des commissaires rassemblent «des jeunes filles très belles qui n’ont pas encore été avec un homme» (v. 3). Emerge alors celle qui va être la perle rare improbable: Esther. Orpheline, élevée et adoptée par Mardochée, un parent, juif exilé à Suse. Se mêle au tapis oriental le fil doré d’abord caché, masqué, du peuple juif. Du faste ostentatoire se détachent des valeurs humaines, relationnelles et familiales: l’esprit protecteur, la loyauté, l’intégrité, la modestie.
La beauté d’Esther est augmentée par ses qualités relationnelles. Elle obtient grâce et faveur à tous les échelons, y compris le plus élevé, le roi lui-même. Pour la plupart des jeunes filles, le rêve des mille et une nuits se résume, après une année de soins préparatoires, en une seule nuit. Esther, elle, éveille l’amour du roi. Son origine juive demeure cachée sur conseil de Mardochée (2,20) qui reste proche d’elle. On devine un aiguillon dans le récit, d’une autre nature que l’affront de Vasti: la judaïté.
En attendant, tout sourit à Esther. Le roi «pose la couronne royale sur sa tête et il la fait reine à la place de Vasti» (v. 17), et un nouveau festin s’ensuit.
Dans la cour des grands, le curseur glisse vers une jeune femme juive, et nous devinons son destin incertain.
Seigneur, tu fais de nous les porteurs d’un récit différent, incertain, le récit de ton royaume mêlé aux royaumes du monde.