1
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;2
Si des méchants s’avancent contre moi3
Qu’une armée se déploie devant moi,4
J’ai demandé une chose au Seigneur,5
Oui, il me réserve un lieu sûr6
Maintenant je relève la têteTemps ordinaire
Mardi
Livre d’Esther, Chap. 2, v. 3-12
Intentions de prière proposées par le Conseil oecuménique des Eglises (COE), Intentions de prière proposées par la Communion mondiale d'Eglises réformées (CMER)
Dieu tout-puissant,
conforme nos paroles et nos actes à ta volonté,
pour que nous soyons toujours
à la recherche d’une vie selon l’évangile,
et que nous puissions parvenir un jour
à la pleine joie de ton Royaume,
par le Christ, notre Seigneur.
La Parole est à Dieu
Commentaire
Complots
Deux complots donnent un nouveau tournant au récit. Le premier vise le roi en personne. Mardochée «à son poste» ou «assis à la porte royale» (TOB) apprend les projets meurtriers de deux fonctionnaires «de la garde du seuil» (2,21). Mardochée qui est resté le mentor d’Esther, passe par elle pour en informer le roi. Le complot est déjoué et se termine par la mise à mort des comploteurs.
La loyauté de Mardochée et d’Esther envers le roi est démontrée, mais le sentiment d’une menace possible planant sur l’existence de ces deux juifs, pourtant exemplaires et intégrés à la cour royale, se précise.
Une nouvelle étoile monte au firmament de la cour: c’est Haman, placé au-dessus de tous les autres chefs. Ses exigences, cautionnées par le roi, vont forcer Mardochée à révéler son identité juive: Mardochée refuse de se prosterner devant Haman. Alors Haman veut la mort, non seulement de Mardochée, mais de «tous les Juifs qui vivent dans tout le royaume de Xerxès» (3,6).
Une vraie «solution finale», préparée méticuleusement, et que la poste perse bien organisée relaie dans tout l’empire: l’événement décrit est vraisemblablement légendaire, mais les persécutions et les massacres que les juifs ont subis au cours de l’histoire ne le sont pas. L’attachement de ce peuple à ses lois et coutumes différentes, qui aigrissent tellement Haman, continuent d’interroger aujourd’hui. Il ne s’agit pas seulement du sabbat, des jeûnes, du casher, qui heurtent le désir d’homogénéité des foules, mais de la conviction de l’élection et de la mission médiatrice du peuple d’Israël dans le monde, auquel il reste fièrement fidèle.
Si les chrétiens ont aussi été du côté des persécuteurs, c’est en particulier à cause de la théorie de la substitution, selon laquelle la nouvelle alliance supplantait l’ancienne et faisait de tous les juifs des rebelles à la volonté de Dieu. J’ai été heureux de découvrir sous les plumes réformatrices de Zwingli, Bullinger et Calvin, l’affirmation nette que la mission du Christ signifiait un accomplissement de l’alliance, sa nouvelle dimension, et pas sa suppression. Chrétiens et juifs participent aux mêmes promesses. C’est seulement en 1965, dans le cadre du concile Vatican II, que l’Eglise romaine a renversé sa position, déclarant que les juifs étaient des frères et des sœurs. On distinguera évidemment cette réalité théologique de la politique de l’Etat d’Israël.