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Je t’exalterai, mon Dieu, mon Roi,2
Chaque jour je te bénirai,3
Il est grand, le Seigneur, hautement loué ;4
D’âge en âge, on vantera tes œuvres,5
Je redirai le récit de tes merveilles,6
On dira ta force redoutable ;7
On rappellera tes immenses bontés ;8
Le Seigneur est tendresse et pitié,9
la bonté du Seigneur est pour tous,
Commentaire
Avancer sur une crête
Cela paraît fou qu’un décret soit intangible pour le roi qui a lui-même posé ce décret.
Cette rigidité va provoquer un enchaînement de violence. Pour rétablir la justice, le roi permettra aux juifs de se défendre. À nos yeux, il aurait fallu simplement abroger le décret, mais «je ne peux absolument pas supprimer un ordre écrit en mon nom et qui porte la marque de ma bague» (v. 8).
Qu’est-ce qui est irrévocable de nos jours? Cette folie n’est-elle pas également présente quand on fait passer des règlements avant l’humain?
Les règlements sont importants, ils permettent de juguler l’arbitraire et l’anarchie. Mais, parfois, une règle irrévocable comme ici peut provoquer un déchaînement de violence comme l’exprime Florence Lusetti (Evangile et liberté, 2014): «Bien sûr, la vengeance finale envers les ennemis est injustifiable, et montre à quel point, sur la crête de la justice, il est difficile de tenir».
Avancer sur une crête, voilà le défi à relever dans nos vies également. Si on remet toujours en question les règles, il n’y a plus de ligne directrice. Mais si on ne remet jamais en question les règles, des situations absurdes peuvent surgir, où l’objectif contredit l’application de la règle. Chercher à marcher sur cette crête, pour que, dans nos vies, dans nos familles autant que dans nos cités, l’irrévocabilité de la violence n’existe pas!
Que celles et ceux qui ont à prendre des décisions difficiles, où la ligne entre le bien et le mal est redoutablement indistincte, puissent regarder à toi, Seigneur, et avancer avec confiance sur cette ligne de crête.