1
Béni soit le Seigne
ur, mon rocher ! †
Il exerce mes m
ains pour le combat, *
il m’entr
aîne à la bataille.
2
Il est mon alli
é, ma forteresse,
ma citadelle, celu
i qui me libère ;
il est le boucli
er qui m’abrite,
il me donne pouv
oir sur mon peuple.
3
Qu’est-ce que l’homme,
pour que tu le conn
aisses, Seigneur, *
le fils d’un homme, pour que tu c
omptes avec lui ?
4
L’homme est sembl
able à un souffle,
ses jours sont une
ombre qui passe.
5
Seigneur, incline les cie
ux et descends ;
touche les mont
agnes : qu’elles brûlent !
6
Décoche des écl
airs de tous côtés,
tire des flèches et rép
ands la terreur.
7
Des hauteurs, tends-moi la m
ain, délivre-moi, *
sauve-moi du gouffre des eaux,
de l’emprise d’un pe
uple étranger :
8
il dit des par
oles mensongères,
sa main est une m
ain parjure.
Commentaire
Parachute doré?
L'Évangile est-il immoral?
On peut se le demander à l'écoute de cette parabole économique. Comment une fripouille s'en sort-elle avec des félicitations? Tout juste si elle ne touche pas de prime! Voilà qu'en évoquant l'histoire d'un gérant qui trafique les écritures pour s'attirer les bonnes grâces de ses débiteurs, l'Évangile ferait l'éloge de la filouterie! Que ce type soit sans scrupules dans sa gestion n'est pas la question, aussi consternant que cela paraisse. Et tant pis pour les théoriciens du bien commun et de la justice sociale!
«Rends-moi la parole de ton économie», lui dit, littéralement, le propriétaire foncier. Ce qui est en crise, c'est bien la parole de cet homme, sa fiabilité, sa capacité à être vrai dans la relation: on ne peut plus lui faire confiance, et il le sait. Alors on a beau disserter sur la stratégie choisie (renoncement à la marge bénéficiaire, ajustement au marché ou duperie), il cherche à éviter le naufrage personnel. C'est à la qualité et l’énergie de cet ultime effort que Jésus attribuerait une valeur exemplaire: comme si la question ici tenait dans la capacité à rester en relation avec les autres et à être accueilli dans leur maison.
Une parabole surprend, autrement elle n'est pas une parabole… Mais que les enfants du temps soient un exemple pour les enfants de lumière, c'est un peu fort! N'est-il pas tellement plus rassurant d'opposer ces deux mondes? Au lieu d'opposer, ne faut-il pas apposer et articuler? Etrange évangile du jour, au réalisme bizarrement pragmatique, comme s'il s'agissait de reconnaître à la fois quelque chose de faussé et quelque chose de nécessaire: une autre «main invisible» du marché?