2
Les cieux proclament la gloire de Dieu,3
Le jour au jour en livre le récit4
Pas de paroles dans ce récit,5
mais sur toute la terre en paraît le message6
tel un époux, il paraît hors de sa tente,7
Il paraît où commence le ciel, †Temps ordinaire
Samedi
Évangile selon Luc, Chap. 15, v. 11-32
Intentions de prière proposées par le Conseil oecuménique des Eglises (COE), Intentions de prière proposées par la Communion mondiale d'Eglises réformées (CMER)
Dieu notre Père,
tu ne cesses de chercher qui s’est éloigné de toi.
Et, par le pardon, tu viens passer à notre doigt
l’anneau du fils prodigue, l’anneau de fête.
Sois béni pour les siècles.
O Jésus, mon roi...
Commentaire
Quels fils ! Quel père !
Quand de loin le père voit son fils cadet qui rentre au bercail tète basse, il est pris de pitié pour cet enfant qui s’est si mal débrouillé avec sa liberté. Il n’écoute même pas ses excuses. Seule compte la joie des retrouvailles, et c’est une joie d’amour ; seule compte la vie de ce fils retrouvé contre toute espérance. Et que commence la fête !
Mais qui est donc ce père qui aperçoit de loin son enfant ? Qui écoute ses entrailles au mépris de tout souci éducatif ? Qui ne fait aucun reproche ?
Par cette histoire, Jésus raconte que son Père qui est notre Père à tous est habité de cette sorte d’amour-là, amour généreux, maternel autant que paternel. Et par ses attitudes, son accueil des cabossés de la vie, ses contacts avec les exclus de tout poil, ses annonces du pardon divin, Jésus montre Dieu comme un père pris aux entrailles devant la misère et l’échec humains. Même lorsque le sentiment d’échec nous rend amers. Même lorsque des reproches intérieurs nous tourmentent.
Et puis, que décidera finalement le fils aîné ? Le père est sorti pour l’inviter à la fête. Se laissera-t-il entraîner ou restera-t-il replié sur son amertume ? Amertume bien compréhensible : quand on est le fils loyal (ou la fille dévouée) qui a répondu à l’attente des parents, qui assume et assure, comment supporter que le frère ou la sœur qui a pris le large et qui a échoué soit à ce point accueilli ? Bien des adultes qui ont endossé dans leur famille le rôle typique de l’aîné loyal peuvent se reconnaître dans ce récit. Et bien des croyants qui se sont appliqués à vivre leur foi et leurs engagements d’Eglise peuvent être touchés.
Au fond, l’aîné vit près de son père, mais se sent-il aimé ? Il dispose de tout dans le domaine familial, mais en profite-t- il ? Il jouit d’une vie confortable, mais la savoure-t-il ?
Si les pharisiens s’étaient compris aimés inconditionnellement de Dieu, accueillis pour une fête éternelle, peut-être auraient-ils pu se réjouir de voir Jésus manger avec les péagers et les pécheurs. Je fais le pari que oui.
Alors, entrera ? N’entrera pas ?
La parabole laisse les fils (et filles) aînés que nous sommes parfois décider de l’issue…
L’histoire de ce père est à visiter encore et toujours, car si longue soit notre existence, nous ne finirons jamais de sonder la profondeur de cet amour-là.