1
Bénis le Seigne
ur, ô mon âme ;
Seigneur mon Die
u, tu es si grand !
Revêt
u de magnificence,
2
tu as pour mantea
u la lumière !
Comme une tenture, tu dépl
oies les cieux,
3
tu élèves dans leurs ea
ux tes demeures ;
des nuées, tu te f
ais un char,
tu t’avances sur les
ailes du vent ;
4
tu prends les v
ents pour messagers,
pour serviteurs, les fl
ammes des éclairs.
5
Tu as donné son ass
ise à la terre :
qu’elle reste inébranl
able au cours des temps.
6
Tu l’as vêtue de l’ab
îme des mers :
les eaux couvraient m
ême les montagnes ;
7
à ta menace, elles pr
ennent la fuite,
effrayées par le tonn
erre de ta voix.
8
Elles passent les montagnes, se r
uent dans les vallées
vers le lieu que tu leur
as préparé.
9
Tu leur imposes la lim
ite à ne pas franchir :
qu’elles ne reviennent jam
ais couvrir la terre.
10
Dans les ravins tu fais jaill
ir des sources
et l’eau chemine aux cre
ux des montagnes ;
11
elle abreuve les b
êtes des champs :
l’âne sauvage y c
alme sa soif ;
12
les oiseaux séjo
urnent près d’elle :
dans le feuillage on ent
end leurs cris.
~
13
De tes demeures tu abre
uves les montagnes,
et la terre se rassasie du fru
it de tes œuvres ;
14
tu fais pousser les prair
ies pour les troupeaux,
et les champs pour l’h
omme qui travaille.
De la terre il t
ire son pain :
15
le vin qui réjou
it le cœur de l’homme,
l’huile qui adouc
it son visage,
et le pain qui fortif
ie le cœur de l’homme.
Commentaire
La vie revisitée
Voilà une femme bien audacieuse qui se glisse dans une foule alors que ça lui est interdit par la loi à cause des pertes de sang qui la rendent impure. Le contraste est d’autant plus fort que Jaïros avait la priorité puisque ce père et chef de synagogue s’était jeté à terre pour supplier Jésus de guérir sa fille âgée de 12 ans.
Les durées de vie se croisent: 12 ans de pertes de sang et d’impureté, et 12 ans d’âge de cette fille juste nubile.
La vie est arrêtée dans ces deux situations. Mais Jésus suscite le désir de vivre. La femme s’approche et touche les franges traditionnelles du vêtement qui sont évocations des commandements (Nombres 15,38-39), donc de bon rapport à Dieu. Elle cherche à vivre sous ce regard de Dieu sans y parvenir. Son geste l’en rapproche, car elle a compris que la venue de Jésus est libératrice. Elle fait violence à la situation et arrache la guérison tant attendue. Le fait que Jésus stoppe tout montre que cette guérison ne doit pas tourner à la magie. Jésus appelle la parole de la femme en l’interpellant du milieu de la foule. Il l’oblige à se raconter, non pas comme dans un reality show, mais pour que son histoire soit entendue et qu’elle en guérisse. Jésus emploie à son égard l’expression «ma fille» qui revient à lui donner une nouvelle place dans la société. Il la restitue à elle-même en lui donnant la paix intérieure dont elle aura besoin pour vivre, enfin.
N’est-ce pas apaisant de déposer sa vie aux pieds de Jésus?
D’autre part, chez Jaïros, tout semble achevé, la mort a réalisé son œuvre, la fille est morte. Face à ce constat, Jésus en appelle à la foi de Jaïros: ne crains pas, crois seulement, elle sera sauvée. La foi précède le geste de retour à la vie. Sur le chemin qui les sépare de la maison, que se passe-t-il dans la tête de ce père? Tout doit se mélanger entre mort subie et espoir de vie. Il est dans une incertitude encore plus marquée qu’au moment de sa demande adressée à Jésus en début de récit. Son enfant, son unique, est désormais entre les mains de Jésus. Le silence du père est probablement un mélange fait de doute, que les moqueries manifesteront juste après, et de confiance portée par l’élan de Jésus qui s’introduit dans la maison, dans leur vie de famille. Emmené, le voilà à présent avec sa femme, mère de l’enfant, placé devant ce corps au repos, ce corps sans vie.
Comme les femmes au matin de Pâques, les parents ne peuvent qu’assister à ce qui les dépasse totalement. La vie est redonnée, le souffle revient. Il leur appartient désormais de nourrir ensemble cette enfant. Ceci pour attester qu’elle est revenue de la mort à la vie par la seule grâce de Jésus. Il n’est plus question du seul père, qui peut faire figure de père omniprésent, étouffant. Les parents peuvent jouer leur rôle pour que cette jeune fille devienne femme à son tour, comme le suggère le croisement de ce récit avec celui de la guérison de la femme à la perte de sang.