Lundi 4 Octobre 2021

Temps

Temps ordinaire

Semaine

Lundi

Complément

Psaume

Psaume 104 (103), 1-15

Quelle profusion dans tes œuvres !

1
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
 
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
 
Revêtu de magnificence,
2
tu as pour manteau la lumière !

 
Comme une tenture, tu déploies les cieux,
3
tu élèves dans leurs eaux tes demeures ;
 
des nuées, tu te fais un char,
 
tu t’avances sur les ailes du vent ;
4
tu prends les vents pour messagers,
 
pour serviteurs, les flammes des éclairs.

5
Tu as donné son assise à la terre :
 
qu’elle reste inébranlable au cours des temps.
6
Tu l’as vêtue de l’abîme des mers :
 
les eaux couvraient même les montagnes ;
7
à ta menace, elles prennent la fuite,
 
effrayées par le tonnerre de ta voix.

8
Elles passent les montagnes, se ruent dans les vallées
 
vers le lieu que tu leur as préparé.
9
Tu leur imposes la limite à ne pas franchir :
 
qu’elles ne reviennent jamais couvrir la terre.

10
Dans les ravins tu fais jaillir des sources
 
et l’eau chemine aux creux des montagnes ;
11
elle abreuve les bêtes des champs :
 
l’âne sauvage y calme sa soif ;
12
les oiseaux séjournent près d’elle :
 
dans le feuillage on entend leurs cris.

 
          ~

13
De tes demeures tu abreuves les montagnes,
 
et la terre se rassasie du fruit de tes œuvres ;
14
tu fais pousser les prairies pour les troupeaux,
 
et les champs pour l’homme qui travaille.

 
De la terre il tire son pain :
15
le vin qui réjouit le cœur de l’homme,
 
l’huile qui adoucit son visage,
 
et le pain qui fortifie le cœur de l’homme.

Lectures du jour


Évangile selon Luc, Chap. 8, v. 40-56

40
 Tout le monde attendait Jésus de l'autre côté du lac. Quand il revient, la foule l'accueille.
41
 À ce moment-là, un homme arrive. Il s'appelle Jaïrus. C'est le chef d'une maison de prière. Il se jette aux pieds de Jésus et lui demande de venir dans sa maison.
42
 En effet, sa fille unique, qui a douze ans, est mourante. Sur la route Jésus est presque étouffé par la foule.
43
 Il y a là une femme qui est malade. Depuis douze ans, elle perd du sang. Elle a dépensé tout son argent chez les médecins, mais personne n'a pu la guérir.
44
 Elle arrive derrière Jésus et elle touche le bord de son vêtement. Aussitôt son sang s'arrête de couler.
45
 Jésus demande: "Qui m'a touché?" Tous répondent: "Ce n'est pas nous!" Pierre dit à Jésus: "Maître, ce sont les gens autour de toi qui te serrent!"
46
 Mais Jésus dit: "Quelqu'un m'a touché. Oui, j'ai senti qu'une force était sortie de moi."
47
 La femme voit qu'elle ne peut pas rester cachée. Alors, en tremblant, elle vient se jeter aux pieds de Jésus. Devant tout le monde, elle raconte pourquoi elle a touché Jésus et comment elle a été guérie tout de suite.
48
 Jésus lui dit: "Ta foi t'a sauvée, va en paix!"
49
 Pendant que Jésus dit cela, quelqu'un arrive de chez Jaïrus, le chef de la maison de prière. Il lui dit: "Ta fille est morte, ne dérange plus le maître!"
50
 Jésus l'entend et il dit à Jaïrus: "N'aie pas peur! Crois seulement, et ta fille sera sauvée!"
51
 Jésus arrive à la maison. Avec lui, il laisse entrer seulement Pierre, Jean et Jacques avec le père et la mère de la petite fille.
52
 Tous les gens pleurent et ils sont dans le deuil à cause d'elle. Jésus leur dit: "Ne pleurez pas! Elle n'est pas morte, elle dort."
53
 Les gens se moquent de lui. En effet, ils savent qu'elle est morte.
54
 Mais Jésus prend la main de la petite fille et il l'appelle en disant: "Mon enfant, réveille-toi!"
55
 Elle revient à la vie et elle se lève tout de suite. Jésus commande de lui donner à manger.
56
 Ses parents sont vraiment très étonnés, mais Jésus leur donne cet ordre: "Ne dites à personne ce qui s'est passé!"

Commentaire

La vie revisitée

Voilà une femme bien audacieuse qui se glisse dans une foule alors que ça lui est interdit par la loi à cause des pertes de sang qui la rendent impure. Le contraste est d’autant plus fort que Jaïros avait la priorité puisque ce père et chef de synagogue s’était jeté à terre pour supplier Jésus de guérir sa fille âgée de 12 ans.
Les durées de vie se croisent: 12 ans de pertes de sang et d’impureté, et 12 ans d’âge de cette fille juste nubile.
La vie est arrêtée dans ces deux situations. Mais Jésus suscite le désir de vivre. La femme s’approche et touche les franges traditionnelles du vêtement qui sont évocations des commandements (Nombres 15,38-39), donc de bon rapport à Dieu. Elle cherche à vivre sous ce regard de Dieu sans y parvenir. Son geste l’en rapproche, car elle a compris que la venue de Jésus est libératrice. Elle fait violence à la situation et arrache la guérison tant attendue. Le fait que Jésus stoppe tout montre que cette guérison ne doit pas tourner à la magie. Jésus appelle la parole de la femme en l’interpellant du milieu de la foule. Il l’oblige à se raconter, non pas comme dans un reality show, mais pour que son histoire soit entendue et qu’elle en guérisse. Jésus emploie à son égard l’expression «ma fille» qui revient à lui donner une nouvelle place dans la société. Il la restitue à elle-même en lui donnant la paix intérieure dont elle aura besoin pour vivre, enfin.
N’est-ce pas apaisant de déposer sa vie aux pieds de Jésus?
D’autre part, chez Jaïros, tout semble achevé, la mort a réalisé son œuvre, la fille est morte. Face à ce constat, Jésus en appelle à la foi de Jaïros: ne crains pas, crois seulement, elle sera sauvée. La foi précède le geste de retour à la vie. Sur le chemin qui les sépare de la maison, que se passe-t-il dans la tête de ce père? Tout doit se mélanger entre mort subie et espoir de vie. Il est dans une incertitude encore plus marquée qu’au moment de sa demande adressée à Jésus en début de récit. Son enfant, son unique, est désormais entre les mains de Jésus. Le silence du père est probablement un mélange fait de doute, que les moqueries manifesteront juste après, et de confiance portée par l’élan de Jésus qui s’introduit dans la maison, dans leur vie de famille. Emmené, le voilà à présent avec sa femme, mère de l’enfant, placé devant ce corps au repos, ce corps sans vie.
Comme les femmes au matin de Pâques, les parents ne peuvent qu’assister à ce qui les dépasse totalement. La vie est redonnée, le souffle revient. Il leur appartient désormais de nourrir ensemble cette enfant. Ceci pour attester qu’elle est revenue de la mort à la vie par la seule grâce de Jésus. Il n’est plus question du seul père, qui peut faire figure de père omniprésent, étouffant. Les parents peuvent jouer leur rôle pour que cette jeune fille devienne femme à son tour, comme le suggère le croisement de ce récit avec celui de la guérison de la femme à la perte de sang.

Sujets de prière

Oraison

Dieu tout-puissant,
tu as fait du crépuscule,
de l’aube et de la pleine lumière,
une même journée;
et tu fais connaître au soleil
l’heure de son coucher.
Nous t’en prions,
dissipe les ténèbres de nos cœurs,
qu’à ton éclat nous puissions te reconnaître,
toi le vrai Dieu, la lumière éternelle,
qui vis dans les siècles des siècles.

Cantique 56-04 (du recueil Alléluia)

Pour cet immense bonheur