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Rappelle-toi ta parole à ton serviteur,50
Elle est ma consolation dans mon épreuve :51
Des orgueilleux m’ont accablé de railleries,52
Je me rappelle tes décisions d’autrefois :53
Face aux impies, la fureur me prend,54
J’ai fait de tes commandements mon cantique55
La nuit, je me rappelle ton nom56
Ce qui me revient, Seigneur,
Commentaire
Et après?
Cette fois, c’est la fin.
Les Babyloniens brûlent le sanctuaire, détruisent les objets du culte, emmènent en esclavage les rescapés des précédentes razzias.
Et voilà que de la non-observance de la loi divine – notamment des «sabbats / temps de repos» – découle un temps de friche. 70 années de rien. D’absence. De silence.
Davantage encore que les 40 années du peuple au désert lors de l’Exil.
40, c’est le nombre de l’attente, de la promesse. 70 est plus rigoureux, plus austère, c’est le nombre de Dieu, de sa plénitude, de son accomplissement, comme est accomplie la création en 7 jours. Le 7 de Dieu multiplié par le 10 de la loi.
Le temps, donc, d’une recréation, d’une vérité et d’une loi qui dorment pour mieux se régénérer. Temps pour un chemin de résilience, dirait-on aujourd’hui.
Et c’est ainsi que se terminait ce deuxième livre des Chroniques.
Tout semble fermé, mais c’est pour un temps fixé. Un après est donc possible.
Et l’après nous est proposé, dans les versets suivants (36,22-23) qui ont été ajoutés pour faire le lien avec le livre d’Esdras (1,1-3): le texte est identique, annonçant la domination des Perses sur les Babyloniens, et l’accession au trône du grand roi Cyrus considéré comme l’envoyé de Dieu (voir aussi en Esaïe 42,1 ou en Jérémie 50,44).
En effet, c’est le roi, largement mentionné dans le livre d’Esdras, qui permettra le retour des exilés.
Cyrus est facteur d’espérance et de reconstruction.
Le deuxième livre des Rois, lui, conclut aussi sur une note d’espérance, mais différente: Yoakin, déporté, retrouve 27 ans plus tard une place d’honneur auprès du roi de Babylone, et mange à sa table.
D’une manière ou d’une autre: tout n’est donc pas perdu! Le retour est sous-entendu après le temps de jachère; retour au pays et retour de la dynastie.
Les temps de jachère de nos vies sont aussi des temps de préparation au retour. Retour à la vie. Retour à Dieu.