153
Vois ma misère : délivre-moi ;154
Soutiens ma cause : défends-moi,155
Le salut s’éloigne des impies156
Seigneur, ta tendresse est sans mesure :157
Ils sont nombreux mes persécuteurs, mes oppresseurs ;158
J’ai vu les renégats : ils me répugnent,159
Vois combien j’aime tes préceptes, Seigneur,160
Le fondement de ta parole est vérité ;
Commentaire
Arrache-moi à ma peur!
La prière d’Esther, dans le texte grec, est bien plus tardive que la base hébraïque de ce récit. La reine y affiche un dégoût de sa position de reine, d'épouse d’un non-juif, dégoût qui n’est pas du tout présent dans le livre original hébreu. Mais cela correspond à des normes de pureté qui prévalent dans d’autres textes bibliques.
De cette supplication, dans la solitude et le danger que la reine encourt, nous retiendrons son appel à Dieu, seul appui pour elle comme pour son peuple. Et aussi cette invocation au Dieu d’Abraham: «écoute l’appel de ceux qui n’ont plus d’espoir, écoute la voix des désespérés». En Dieu demeure l’espérance des sans espoirs.
Et encore ce cri, cette demande: «Arrache-moi à ma peur!»
C’est la prière du paillasson, dirait un de mes collègues pasteurs. Lorsqu’il doit affronter une situation difficile, parler à des gens ou avec des gens qui souffrent ou qui sont révoltés, il s’arrête sur le paillasson, avant de sonner à leur porte, et prie: «Jusque-là, j’ai pu venir par moi-même, Seigneur, mais depuis là, c’est ton boulot. Je me remets à toi.»
Arrache-nous à nos peurs, Seigneur, Dieu de confiance et d'espérance !