2
Sauve-m
oi, mon Dieu :
les eaux m
ontent jusqu’à ma gorge !
3
J’enfonce dans la v
ase du gouffre,
ri
en qui me retienne ; *
je descends dans l’ab
îme des eaux,
le fl
ot m’engloutit.
4
Je m’épu
ise à crier,
ma g
orge brûle. *
Mes ye
ux se sont usés
d’att
endre mon Dieu.
5
Plus abondants que les cheve
ux de ma tête,
ceux qui m’en ve
ulent sans raison ; *
ils sont nombre
ux, mes détracteurs,
à me ha
ïr injustement.
Moi qui n’ai ri
en volé,
que devr
ai-je rendre ? *
6
Dieu, tu conn
ais ma folie,
mes fautes sont à n
u devant toi.
7
Qu’ils n’aient pas honte pour m
oi, ceux qui t’espèrent,
Seigneur, Die
u de l’univers ; *
qu’ils ne rougissent pas de m
oi, ceux qui te cherchent,
Die
u d’Israël !
8
C’est pour toi que j’end
ure l’insulte,
que la honte me co
uvre le visage :
9
je suis un étrang
er pour mes frères,
un inconnu pour les f
ils de ma mère.
10
L’amour de ta mais
on m’a perdu ;
on t’insulte, et l’insulte ret
ombe sur moi.
11
Si je pleure et m’imp
ose un jeûne,
je reç
ois des insultes ;
12
si je revêts un hab
it de pénitence,
je deviens la f
able des gens :
13
on parle de m
oi sur les places,
les buveurs de v
in me chansonnent.
~
Commentaire
Deux personnes aveugles crièrent
Dans notre texte, il y a bien entendu la guérison de deux personnes aveugles qui recouvrent la vue, mais en amont de ce miracle, j’entends des cris profonds. Oui, laissons-nous toucher par les cris de ces deux personnes aveugles au passage de Jésus, des cris plus forts que le bruit de la foule, plus fort que ceux qui les rabrouent, des cris qui ne se laissent plus étouffer par les conventions ou la résignation.
«L’expression la plus forte de la prière, c’est le cri», affirme Marek Halter. Et c’est bien parce qu’ils crient que leurs yeux aveugles seront guéris.
Aujourd’hui, le silence ne s’entend pour ainsi dire plus nulle part et en même temps, étonnamment, nous ne savons plus crier!
Nos cris sont étouffés et nos prières deviennent muettes.
Or, la Bible nous parle de cris: comme ceux de Jean-Baptiste au désert ou comme le Christ sur la croix, comme ces deux personnes aveugles au bord du chemin ou comme l’Esprit au fond de notre cœur (Galates 4,6).
En compagnie de ces deux personnes aveugles, retrouvons le chemin du cri à Dieu, qui est le chemin de la prière la plus profonde.