1
Quelle joie quand on m’a dit :2
Maintenant notre marche prend fin3
Jérusalem, te voici dans tes murs :4
C’est là que montent les tribus,5
C’est là le siège du droit, *6
Appelez le bonheur sur Jérusalem :7
Que la paix règne dans tes murs,8
À cause de mes frères et de mes proches,9
À cause de la maison du Seigneur notre Dieu,
Commentaire
Rival de Dieu?
En dépit de son calme apparent, le discours se situe dans un contexte largement polémique. Même si Jésus semble seul, la scène présuppose la présence sournoise d’adversaire résolus à le mettre à mort (v. 18). Ce châtiment leur paraît justifié, non seulement à cause du non-respect du sabbat, mais davantage encore à cause de la prétention de Jésus à faire l’œuvre de son Père, autrement dit revendiquer d’être son égal.
Ces accusations sont suffisamment graves pour nécessiter une réponse, devoir auquel Jésus ne se dérobe pas.
Est-il vraiment l’égal de Dieu?
«Non, répond Jésus, dans le sens où vous pensez que l’égalité implique la rivalité. Or je ne suis pas venu me poser en rival. Je suis l’Envoyé. L’Envoyé venu de Dieu et en qui Dieu est pleinement présent. Le lien qui nous unit ne consiste pas à rivaliser en divinité!»
Le Père et le Fils sont liés par l’amour. Le Fils ne peut rien faire de lui-même. Il n’est que l’expression de l’amour du Père, et celui-ci va bien au-delà des limites humaines. Ainsi la guérison du paralytique (dont le récit, au début du chapitre 5, précède notre passage et fournit le cadre de son argumentation) n’est-elle qu’un avant-goût du don de la vie qui émanera de la Croix.
Se focaliser sur cette guérison, et surtout se choquer, comme les chefs juifs, de ce qu’elle a lieu un jour de sabbat, c’est perdre de vue la direction qu’elle pointe: la vie éternelle qui s’offre en Jésus lorsqu’on le confesse comme le Fils de Dieu. Ce que ne veulent et ne peuvent pas faire ses contradicteurs.