2
Écoutez cec
i, tous les peuples,
entendez bien, habit
ants de l’univers,
3
gens illustres, g
ens obscurs,
riches et pa
uvres, tous ensemble.
4
Ma bouche dira des par
oles de sagesse,
les propos clairvoy
ants de mon cœur ;
5
l’oreille attent
ive aux proverbes,
j’exposerai sur la cith
are mon énigme.
~
6
Pourquoi craindre aux jo
urs de malheur
ces fourbes qui me tal
onnent pour m’encercler,
7
ceux qui s’appu
ient sur leur fortune
et se vantent de leurs gr
andes richesses ?
8
Nul ne peut rachet
er son frère
ni payer à Die
u sa rançon :
9
aussi cher qu’il pu
isse payer,
toute v
ie doit finir.
10
Peut-on vivre
indéfiniment
sans jam
ais voir la fosse ?
11
Vous voyez les s
ages mourir :
comme le fou et l’insensé ils périssent,
laissant à d’a
utres leur fortune.
12
Ils croyaient leur mais
on éternelle, †
leur demeure établ
ie pour les siècles ;
sur des terres ils avaient m
is leur nom.
℟
13
L’homme combl
é ne dure pas :
il ressemble au bét
ail qu’on abat.
~
Commentaire
La femme, l’Agneau et le dragon
Revenons d’abord sur les v. 1 à 6: dès les Pères de l’Eglise, on a reconnu en cette femme le peuple messianique et le dépôt que Dieu lui confie.
Astrale et fragile … pourtant le texte parle d’un «grand signe». Elle se prépare à enfanter le Messie.
Le scénario emprunte largement aux mythologies babyloniennes, mais prend une orientation résolument historique, dans la ligne de l’Ancien Testament lu à la lumière de l’évènement Jésus-Christ.
Le v. 3 fait entrer en scène le Calomniateur. Il attend. Incapable de création, il ne peut que détruire. Mais son action reste soumise au plan de salut divin. Ne nous perdons pas à interpréter les détails de son anatomie baroque. Tel qu’il se déroule, ce drame est une projection dans le ciel de ce qui se passe sur la terre, en Palestine, dans la crèche de Bethlehem, sur le Golgotha, sur la colline de l’Ascension avec les disciples médusés. Contraste entre la précarité des débuts et la gloire donnée en finale.
Le désert! … lieu hostile, mais préparé par Dieu, en marge du monde mais partie de celui-ci. Une retraite d’épreuve (3 ans ½, la moitié de sept, donc une totalité massivement amputée) pour la femme et le Fils. La victoire est promise à la fidélité, déjà présente dans l’espérance.
Il s’agit de tenir jusqu’à sa manifestation complète.
Même marginalisée, l’Eglise garde sa mission dans et pour le monde, munie de ce que celui-ci ne peut lui donner et qu’il s’obstine à refuser lorsqu’elle le lui offre; on pense au Prologue de l’Evangile de Jean.
«Des ailes d’aigle» (14)… Encore un clin d’œil de l’Ancien Testament (Ex 19,4) pour rappeler comment Dieu a porté l’histoire de son peuple et l’a conduit jusqu’à lui.