2
J’ai dit : « Je garder
ai mon chemin
sans laisser ma l
angue s’égarer ;
je garderai un bâill
on sur ma bouche,
tant que l’impie se tiendr
a devant moi. »
3
Je suis resté muet, silencieux ;
je me tais
ais, mais sans profit. *
Mon tourment s’exaspérait,
4
mon cœur brûl
ait en moi.
Quand j’y pens
ais, je m’enflammais,
et j’ai laissé parl
er ma langue.
5
Seigneur, fais-moi connaître ma fin,
quel est le n
ombre de mes jours :
je connaîtrai combi
en je suis fragile.
6
Vois le peu de jo
urs que tu m’accordes :
ma durée n’est ri
en devant toi.
L’homme ici-b
as n’est qu’un souffle ;
7
il va, il vient, il n’
est qu’une image.
Rien qu’un souffle, to
us ses tracas ;
il amasse, mais qu
i recueillera ?
~
8
Maintenant, que puis-je att
endre, Seigneur ?
Elle est en t
oi, mon espérance.
9
Délivre-moi de to
us mes péchés,
épargne-moi les inj
ures des fous.
10
Je me suis tu, je n’ouvre p
as la bouche,
car c’est t
oi qui es à l’œuvre.
11
Éloigne de m
oi tes coups :
je succombe sous ta m
ain qui me frappe.
12
Tu redresses l’homme en corrige
ant sa faute, †
tu ronges comme un v
er son désir ; *
l’h
omme n’est qu’un souffle.
13
Entends ma prière, Seigneur, éco
ute mon cri ;
ne reste pas so
urd à mes pleurs.
Je ne suis qu’un h
ôte chez toi,
un passant, comme to
us mes pères.
14
Détourne de moi tes ye
ux, que je respire
avant que je m’en
aille et ne sois plus.
Commentaire
La pédagogie de Paul
Au chapitre 2, Paul nous rappelait qu’entre la sagesse des hommes et celle de Dieu, il faut choisir. Il ajoute ici que si nous ne voyons que sottise dans la sagesse de Dieu, c’est que nous ne sommes pas encore des hommes spirituels, mais seulement des débutants dans la vie chrétienne. Nous avons besoin d’abord d’un enseignement de base... à boire comme du petit-lait. Car l’apôtre se montre fin pédagogue : il sait que donner un enseignement plus solide à des nouveau-nés dans la foi n’aurait servi à rien.
Depuis son départ, la communauté corinthienne n’a visiblement pas beaucoup progressé. Preuve en sont ses disputes...
Passer d’une sagesse à l’autre n’a rien d’évident. Nous sommes conditionnés à fonctionner « selon la chair ». Notre moi résiste et n’est pas prêt à lâcher une logique pour une autre. On a longtemps besoin de se raccrocher à nos fonctionnements tout humains. Nous sommes pétris de peurs qui sont autant de gardiens qui protègent la survie de notre ego. Il y a d’abord à guérir en nous la blessure du lien, à revisiter et pacifier tous ces événements qui ont coupé en nous l’élan de vie, l’envie d’aimer. Après, nous pourrons nous engager dans une nouvelle étape : suivre le Christ dans son chemin de déconditionnement, de détachement de sa volonté propre. Souvent, cela requerra encore des années de travail intérieur. Mais c’est cela qui fera de nous des hommes et de femmes qui vivent selon l’Esprit, débarrassés de leurs peurs et vivant de joie imprenable.
Et puis, on se méprend souvent sur le rôle des apôtres, des pasteurs, prêtres ou autres bergers spirituels : ce ne sont pas des chefs, ni des patrons.
Paul et Apollos se sont mis au service de Dieu et de son royaume. Ils font ce qu’ils peuvent, mais c’est Dieu qui fait croître. Simples passeurs de bonne nouvelle, ils acceptent de se mettre au service malgré leurs imperfections, leur impuissance et avec toute leur humanité. Paul est on ne peut plus clair : d’eux-mêmes ils ne sont rien, et donc aucun d’eux ne doit être mis sur un piédestal. Seule leur fonction compte. Et aucun d’eux ne fait croître : seul Dieu en est capable.
L’Eglise n’est rien en elle-même. Elle n’a aucun autre rôle que de réaliser le dessein de Dieu.
Des communautés prétendent-elles évaluer les mérites des porteurs de l’Evangile ? Imaginent-elles que ceux-ci dépendent de leur appréciation ? Ce serait une aberration ! Leur salaire, par définition, leur est accordé par Dieu : à lui seul de décider ce qui revient à chacun-e.