2
Dieu, nous av
ons entendu dire, †
et nos pères nous
ont raconté, *
quelle action tu accompl
is de leur temps,
aux jo
urs d’autrefois.
3
Toi, par ta main, tu as déposséd
é les nations, †
et ils p
urent s’implanter ; *
et tu as malmen
é des peuplades,
et ils p
urent s’étendre.
4
Ce n’était pas leur épée qui posséd
ait le pays, †
ni leur bras qui les rend
ait vainqueurs, *
mais ta droite et ton bras, et la lumi
ère de ta face,
c
ar tu les aimais.
5
Toi, Dieu, tu
es mon roi, *
tu décides des vict
oires de Jacob :
6
avec toi, nous batti
ons nos ennemis ;
par ton nom, nous écrasi
ons nos adversaires.
7
Ce n’est pas sur mon
arme que je compte,
ni sur mon ép
ée, pour la victoire.
8
Tu nous as donné de v
aincre l’adversaire,
tu as couvert notre ennem
i de honte.
9
Dieu était notre lou
ange, tout le jour :
sans cesse nous rendions gr
âce à ton nom.
~
10
Maintenant, tu nous humil
ies, tu nous rejettes,
tu ne sors plus av
ec nos armées.
11
Tu nous fais pli
er devant l’adversaire,
et nos ennemis emp
ortent le butin.
12
Tu nous traites en bét
ail de boucherie,
tu nous disperses parm
i les nations.
13
Tu vends ton pe
uple à vil prix,
sans que tu g
agnes à ce marché.
14
Tu nous exposes aux sarc
asmes des voisins,
aux rires, aux moquer
ies de l’entourage.
15
Tu fais de nous la f
able des nations ;
les étrangers ha
ussent les épaules.
Commentaire
Hurler avec les loups … Crucifie ! Crucifie ! (v. 22)
La pression d’une foule est considérable.
Beaucoup d’études se sont approchées de ces réalités. Jusqu’où, jusqu’à quand demeure-t-on un être singulier, capable de réfléchir par lui-même au milieu d’un grand nombre de personnes ? Au cœur du récit de la Passion, nous trouvons ces descriptions insupportables de la barbarie humaine.
Ne pensons pas être au-dessus de la mêlée. En chaque être humain et dans certains contextes terribles, peut surgir une part d’ombre, une face abyssale et noire. Cela fait réfléchir sur la nature réelle de notre humanité. L’histoire des conflits, des tensions géopolitiques et religieuses, nous le rappelle sans cesse.
Durant plusieurs décennies, dans le cadre de la justice militaire, cette question a été posée dans notre pays aux objecteurs de conscience : « Que feriez-vous si votre famille était menacée de mort devant vous ? »
Est-on réellement capable de répondre à une telle question ?
Il me semble important en temps de paix de laisser résonner l’Evangile avec force en nos cœurs. Le laisser nous travailler, nous modeler, nous malaxer. Travaillons nos « terrains intérieurs » en temps clément pour espérer ne pas sombrer lorsque la tempête fera rage.
Ne nous faisons pas des donneurs de leçons. Demeurons modestes sur ce genre de questionnements. Demandons à Dieu d’accompagner chacune et chacun.