2
Il est grand, le Seigneur, hautem
ent loué, †
dans la v
ille de notre Dieu, *
3
sa sainte montagne, alti
ère et belle,
joie de to
ute la terre.
La montagne de Sion, c’est le p
ôle du monde,
la cit
é du grand roi ; *
4
Dieu se rév
èle, en ses palais,
vr
aie citadelle.
5
Voici que des r
ois s’étaient ligués,
ils avanç
aient tous ensemble ; *
6
ils ont vu, et soud
ain stupéfaits,
pris de pan
ique, ils ont fui.
7
Et voilà qu’un tremblem
ent les saisit :
douleurs de f
emme qui accouche ; *
8
un vent qui so
uffle du désert
a brisé les vaissea
ux de Tarsis.
9
Nous l’avions entend
u, nous l’avons vu
dans la ville du Seigneur, Die
u de l’univers, *
dans la ville de Die
u, notre Dieu,
qui l’affermir
a pour toujours.
10
Dieu, nous reviv
ons ton amour
au milie
u de ton temple. *
11
Ta louange, c
omme ton nom,
couvre l’étend
ue de la terre.
Ta main droite qui d
onne la victoire
12
réjouit la mont
agne de Sion ; *
les villes de Jud
a exultent
dev
ant tes jugements.
13
Longez les remp
arts de Sion,
compt
ez ses tours ; *
14
que vos cœurs s’épr
ennent de ses murs :
contempl
ez ses palais.
Et vous direz aux
âges qui viendront :
15
« Ce Die
u est notre Dieu, *
pour toujo
urs et à jamais,
notre gu
ide pour les siècles. »
Commentaire
Enthousiasme
Surprise à l'entrée de ce nouveau chapitre: la concordance est quasi parfaite entre Michée 4,1-5 et Esaïe 2,2-5. On les confond! Qui a copié qui? Toutes les hypothèses ont été émises. Voici la plus vraisemblable: Michée et Esaïe ne se sont pas copiés, mais ils ont tous deux cité un même texte, plus ancien, un texte liturgique. Ce serait un «Cantique de Sion», qu'on chantait depuis longtemps pour évoquer l’élection de David et de sa lignée, le temple, Jérusalem «Ville de la Paix». Pas étonnant que les deux prophètes soient tombés sur le même. Ils connaissaient bien la liturgie du temple, ils croyaient à l'élection de Sion. Ils voulaient l'annoncer, même si tous les deux voyaient le contraire se passer sous leurs yeux: leurs compatriotes bafouent cette élection.
Ils sont nombreux, sur tous les continents, ceux qui désirent ardemment un monde où «Justice et Paix s’embrassent» (Psaume 85) et où «Ceux qui plantent mangeront les fruits de ce qu’ils ont planté» (Esaïe 65). Si bien que notre texte peut s’adresser, aujourd’hui comme autrefois, de manière directe à des gens de cultures différentes, car ses images sont simples et prenantes.
Ces images bibliques d’espérance ont fortement influencé les conceptions séculières de justice et de paix entre les nations. Elles ont joué un rôle important au moment de la création des Nations Unies et leur grand dessein de renouveau au lendemain de la dernière guerre mondiale.
Tant juifs que chrétiens disposent là d’un beau terrain de dialogue avec les autres religions et idéologies. Qu’ils vivent leur espérance, la partagent et, au nom du Seigneur, travaillent à sa réalisation!