1
Écoute, Seigne
ur, réponds-moi,
car je suis pa
uvre et malheureux.
2
Veille sur moi qui suis fid
èle, ô mon Dieu,
sauve ton serviteur qui s’appu
ie sur toi.
3
Prends pitié de m
oi, Seigneur,
toi que j’app
elle chaque jour.
4
Seigneur, réjou
is ton serviteur :
vers toi, j’él
ève mon âme !
5
Toi qui es b
on et qui pardonnes,
plein d’amour pour tous ce
ux qui t’appellent,
6
écoute ma pri
ère, Seigneur,
entends ma v
oix qui te supplie.
7
Je t’appelle au jo
ur de ma détresse,
et toi, Seigne
ur, tu me réponds.
8
Aucun parmi les die
ux n’est comme toi,
et rien n’ég
ale tes œuvres.
~
9
Toutes les nations, que tu as faites,
viendront se prostern
er devant toi *
et rendre gloire à ton n
om, Seigneur,
10
car tu es grand et tu f
ais des merveilles,
toi, Die
u, le seul.
11
Montre-moi ton chem
in, Seigneur, †
que je marche suiv
ant ta vérité ;
unifie mon cœur pour qu’il cr
aigne ton nom.
12
Je te rends grâce de tout mon cœur,
Seigne
ur mon Dieu,
toujours je rendrai gl
oire à ton nom ;
13
il est grand, ton amo
ur pour moi :
tu m’as tiré de l’ab
îme des morts.
~
14
Mon Dieu, des orgueilleux se l
èvent contre moi, †
des puissants se sont ligu
és pour me perdre :
ils n’ont pas souc
i de toi.
15
Toi, Seigneur,
Dieu de tendr
esse et de pitié, *
lent à la colère,
plein d’amo
ur et de vérité !
16
Reg
arde vers moi,
prends piti
é de moi.
Donne à ton servite
ur ta force,
et sauve le f
ils de ta servante.
17
Accomplis un s
igne en ma faveur ; †
alors mes ennem
is, humiliés, *
verront que toi, Seigneur,
tu m’
aides et me consoles.
Commentaire
La religion n’est pas que privée.
«La religion concerne la vie privée et elle seule!» On l’entend souvent dire dans un sens louable de recherche de paix sociale et confessionnelle.
Mais… une pratique religieuse a des impacts sur la vie sociale, sur les choix politiques, économiques – comme le rappelle cette prophétie de Jérémie.
Un croyant ne peut pas serrer sa foi dans le petit étui de son cœur et de sa vie! Si l’on est à l’écoute de Dieu, il est impossible d’être indifférent aux questions de justice sociale, impossible de se cantonner dans des pratiques de piété!
Car une prise au sérieux de la Parole divine fait déborder le cœur du chrétien individuel et se répand en dehors des lieux de culte. Impossible encore de se contenter d’attitudes charitables au coup par coup, d’apaiser sa conscience en appliquant des pansements rapides sur les situations d’injustice: bien plus radical, le message de Jérémie invite à refuser activement toute forme d’exploitation de l’immigré, de la veuve et de l’orphelin – c’est-à-dire de toute personne sans ressources ni défense assurées.
Aujourd’hui, l’on parlerait de travailleurs des pays pauvres, exploités chez eux ou chez nous, de familles monoparentales, de chômeurs trop jeunes ou trop âgés pour trouver un emploi, de petits entrepreneurs étouffés par la conjoncture, et la liste ne s’arrêterait pas là! Car il existe des situations d’exploitation subtiles à déceler et difficiles à éradiquer.
L’appel de Jérémie exige de veiller aux structures et aux mécanismes de nos sociétés.
Comme croyants, nous voilà donc invités à amender notre conduite (v. 5), littéralement à «faire bons nos bons chemins», c’est-à-dire à agir pour le bien, selon les préceptes d’entraide et de respect chers à notre tradition judéo-chrétienne. Il en va de la crédibilité de notre foi.