2
Je t’exalte, Seigne
ur : tu m’as relevé,
tu m’épargnes les r
ires de l’ennemi.
3
Quand j’ai crié vers t
oi, Seigneur,
mon Die
u, tu m’as guéri ; *
4
Seigneur, tu m’as fait remont
er de l’abîme
et revivre quand je descend
ais à la fosse.
5
Fêtez le Seigneur, vo
us, ses fidèles,
rendez grâce en rappel
ant son nom très saint.
6
Sa colère ne d
ure qu’un instant,
sa bont
é, toute la vie ; *
avec le soir, vi
ennent les larmes,
mais au mat
in, les cris de joie.
~
7
Dans mon bonhe
ur, je disais :
Rien, jam
ais, ne m’ébranlera !
8
Dans ta bonté, Seigneur, tu m’av
ais fortifié
sur ma puiss
ante montagne ; *
pourtant, tu m’as cach
é ta face
et je f
us épouvanté.
9
Et j’ai crié vers t
oi, Seigneur,
j’ai suppli
é mon Dieu :
10
« À quoi te servir
ait mon sang
si je descend
ais dans la tombe ? *
La poussière peut-
elle te rendre grâce
et proclam
er ta fidélité ?
11
Écoute, Seigne
ur, pitié pour moi !
Seigneur, vi
ens à mon aide ! »
~
12
Tu as changé mon de
uil en une danse,
mes habits funèbres en par
ure de joie.
13
Que mon cœur ne se t
aise pas,
qu’il soit en f
ête pour toi, *
et que sans fin, Seigne
ur, mon Dieu,
je te r
ende grâce !
Commentaire
Du féminin en Dieu
Dans les versets précédents, Jacob/Israël avait reçu une volée de bois vert pour son comportement fautif ; à présent, c'est un message de salut qui lui est adressé.
Ainsi, Jacob/Israël est « redressé » – c'est le sens du nom rare « Yeshouroun » qui est employé au v. 2. Chose frappante : l'on retrouve des qualificatifs féminins pour décrire l'action positive de Dieu en faveur d'Israël (v. 2), comme l'est indubitablement le sein maternel !
Comment expliquer cela ?
Il est possible d'avancer que le monothéisme strict du second Esaïe, qui exclut la possibilité d'existence d'autres dieux, a eu pour conséquence de repenser différemment le féminin, notamment en acceptant l'idée que Dieu puisse recevoir des qualificatifs aussi bien masculins que féminins (lire à ce sujet le livre récent de Thomas Römer, L'invention de Dieu, Seuil, 2014).
Une autre question qui a intrigué beaucoup d'exégètes, c'est la formulation du v. 5 qui semble faire allusion à une adhésion à la foi juive. S’agirait-il de la profession de foi de convertis païens au judaïsme ? Il est aussi possible que ce soient simplement des exilés qui réaffirment leur foi au Dieu d'Israël. Difficile d'en savoir plus …
La fin du verset reste peu claire : elle évoque peut-être des pratiques de tatouage « Un autre écrira sur sa main : ‘Je suis au Seigneur’ ».
Dieu du ciel, tu échappes à toutes les catégories dans lesquelles on voudrait t’enfermer. Mais c’est ta liberté qui nous rend libres !