2
Comme un c
erf altéré
ch
erche l’eau vive, *
ainsi mon
âme te cherche
t
oi, mon Dieu.
3
Mon âme a s
oif de Dieu,
le Die
u vivant ; *
quand pourr
ai-je m’avancer,
par
aître face à Dieu ?
4
Je n’ai d’autre p
ain que mes larmes,
le jo
ur, la nuit, *
moi qui chaque jo
ur entends dire :
« Où est-
il ton Dieu ? »
5
Je me souviens,
et mon
âme déborde : *
en ce temps-là,
je franchiss
ais les portails !
Je conduisais vers la mais
on de mon Dieu
la multit
ude en fête, *
parm
i les cris de joie
et les acti
ons de grâce.
℟
6
Pourquoi te désol
er, ô mon âme,
et gém
ir sur moi ? *
Espère en Dieu ! De nouvea
u je rendrai grâce :
il est mon sauve
ur et mon Dieu !
~
7
Si mon
âme se désole,
je me souvi
ens de toi, *
depuis les terres du Jourd
ain et de l’Hermon,
depuis mon h
umble montagne.
8
L’abîme appel
ant l’abîme
à la v
oix de tes cataractes, *
la masse de tes fl
ots et de tes vagues
a pass
é sur moi.
9
Au long du jo
ur, le Seigneur
m’env
oie son amour ; *
et la nuit, son ch
ant est avec moi,
prière au Die
u de ma vie.
10
Je dirai à Die
u, mon rocher :
« Pourqu
oi m’oublies-tu ? *
Pourquoi v
ais-je assombri,
press
é par l’ennemi ? »
11
Outrag
é par mes adversaires,
je suis meurtr
i jusqu’aux os, *
moi qui chaque jo
ur entends dire :
« Où est-
il ton Dieu ? »
℟
12
Pourquoi te désol
er, ô mon âme,
et gém
ir sur moi ? *
Espère en Dieu ! De nouvea
u je rendrai grâce :
il est mon sauve
ur et mon Dieu !
Commentaire
Le désert, lieu d’ouverture, lieu qui me parle.
Ici se pose la question de notre identité. Qu’on soit juif ou chrétien de naissance, peu importe. La question est plutôt d’être en cohérence avec soi (v. 9).
Matthieu nous invite à trouver une voie qui soit en accord avec nos convictions personnelles, une foi qui corresponde à nos valeurs, qui donne un sens à notre vie, même en plein désert. En hébreu, selon une étymologie possible, c’est aussi « le lieu qui me parle ». Pour cela, nous devrons prendre du recul, nous éloigner, faire nos propres choix, afin de retrouver ce qui fait foi pour nous.
Mais cet accord à soi est toujours à revoir (conversion ou changement de mentalité), un peu comme un musicien qui rajuste ou raccorde son instrument plusieurs fois, même en plein concert.
Un autre aspect de notre identité, en lien avec le Christ, est mis en lumière ici.
Jean-Baptiste s’oppose à Jésus qui veut être baptisé par lui. Jean-Baptiste tergiverse, car il a le sentiment de ne pas lui arriver à la cheville ! Le débat coupe court, car Jésus lui dit : « Laisse tomber (sens du verbe grec) ! C’est à nous de faire avancer la justice. »
Nos vies contiennent leur part d’échecs, de ratés, qui ne sont pas perdues pour autant mais peuvent s’enraciner dans un projet commun, celui d’accomplir la justice de Dieu. Notre vocation fait notre identité.
Même si, bien plus que Jean-Baptiste, on pourrait avoir des complexes, cette parole nous rend optimistes et confiants : Dieu est présent dans la multiplicité de nos histoires humaines.
Dans les lieux déserts de nos vies, il nous appelle.