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Quelle merveille, tes exigences,130
Déchiffrer ta parole illumine131
La bouche grande ouverte, j’aspire,132
Aie pitié de moi, regarde-moi :133
Que ta promesse assure mes pas :134
Rachète-moi de l’oppression des hommes,135
Pour ton serviteur que ton visage s’illumine :136
Mes yeux ruissellent de larmes
Commentaire
Une décision irrévocable
L’auteur du livre d’Esdras est très à l’aise avec l’administration. Il reproduit un texte d’archive d’une grande sobriété qui correspond certainement au texte original de l’édit de Cyrus paru en 538 av. J.-C. Cet attachement aux pièces justificatives ne doit pas être compris comme une maniaquerie de fonctionnaire scrupuleux qui se met à l’abri derrière les textes juridiques. Le lecteur croyant peut y déceler l’aspect irrévocable de la décision de reconstruire le temple. Autant que celle de Dieu, la décision du roi ne peut pas être remise en question. Après le rappel de l’édit de Cyrus, le roi Darius donne aux juifs l’autorisation formelle de poursuivre les travaux de reconstruction. En plus, il demande au gouverneur et à ses fonctionnaires, non seulement de les laisser tranquilles, mais de financer au moyen d’impôts royaux ces travaux, et la célébration et les frais du culte, notamment les sacrifices. Et pour tous ceux qui s’y opposeraient, rien de moins que le supplice du pal et la destruction de leur maison! On ne rigole pas avec les décisions du roi! Cette sévérité n’a rien d’original pour l’époque. L’autorité royale était absolue. Plus que sa sévérité, c’est sa générosité qui est soulignée, ainsi que la reconnaissance des juifs aux souverains perses qui prient le «Dieu des cieux», une forme de syncrétisme religieux qui permet au culte israélite d’exister au sein des religions de l’Empire perse. Après les violences des occupations assyrienne et babylonienne, cette protection est interprétée comme un signe du pardon et de l’amour de Dieu pour son peuple.