153
Vois ma misère : délivre-moi ;154
Soutiens ma cause : défends-moi,155
Le salut s’éloigne des impies156
Seigneur, ta tendresse est sans mesure :157
Ils sont nombreux mes persécuteurs, mes oppresseurs ;158
J’ai vu les renégats : ils me répugnent,159
Vois combien j’aime tes préceptes, Seigneur,160
Le fondement de ta parole est vérité ;
Commentaire
Avant – après
Paul insiste et accentue encore la différence entre l’avant et l’après, entre l’être inaccompli et l’être accompli.
Il utilise l’allégorie d’une femme qui devient veuve. Autant elle était sous la loi du mariage du vivant de son mari, autant elle ne l’est plus après sa mort – qui est aussi une « mort » pour elle, à une certaine réalité du moins. Il en va de même pour nous. Autant nous avons besoin d’un cadre externe tant que nous sommes inaccomplis intérieurement, autant nous n’en avons plus besoin dès que nous sommes « morts » à la réalité d’avant et que nous avons été transfigurés, ressuscités à la vraie joie.
Au moment de l’accomplissement de notre être en Christ, tout ce à quoi tendait notre « ego » devient comme « sans objet » et apparaît totalement futile en regard à ce qui nous est donné sous le « nouveau régime de l’Esprit » (6).
A quoi donc a servi la loi si de toute façon elle était incapable de nous donner la vie ? Pourquoi a-t-elle été promulguée par Dieu si de toute manière elle était impuissante à produire le bien qu’elle était censée incarner ? La loi a servi de révélateur : Paul a vu à quel point il était en train de se perdre, de passer à côté de la vie, de manquer la cible. Et aussi à le mettre en route vers autre chose.
Et pourtant, le chemin vers la vraie vie va devoir passer par une « mort », un renoncement à une part de soi-même, à ce qui remplissait notre ego de plaisir et de bonheur. Et comme pour une naissance, ce passage par la « mort » d’une certaine manière d’être au monde est un passage vers l’inconnu : il y a de quoi en ressentir de l’appréhension …