1
Pourquoi, Dieu, nous rejet
er sans fin ?
Pourquoi cette colère sur les breb
is de ton troupeau ?
2
Rappelle-toi la communauté
que tu acqu
is dès l’origine, †
la tribu que tu revendiqu
as pour héritage,
la montagne de Sion où tu f
is ta demeure.
3
Dirige tes pas vers ces ru
ines sans fin,
l’ennemi dans le sanctuaire a to
ut saccagé ;
4
dans le lieu de tes assemblées, l’advers
aire a rugi
et là, il a plant
é ses insignes.
5
On les a vus brandir la cognée,
comme en pl
eine forêt, *
6
quand ils brisaient les portails
à coups de m
asse et de hache.
7
Ils ont livré au fe
u ton sanctuaire,
profané et rasé la deme
ure de ton nom.
8
Ils ont dit : « All
ons ! Détruisons tout ! »
Ils ont brûlé dans le pays les lie
ux d’assemblées saintes.
9
Nos signes, nul ne les voit ;
il n’y a pl
us de prophètes ! *
Et pour combien de temps ?
Nul d’entre no
us ne le sait !
~
10
Dieu, combien de temps blasphémer
a l’adversaire ?
L’ennemi en finira-t-il de mépris
er ton nom ?
11
Pourquoi reten
ir ta main,
cacher la f
orce de ton bras ?
Commentaire
Reprise des travaux
C’est donc en 520 que les travaux de reconstruction du temple ont repris, suite à l’intervention énergique des prophètes Aggée et Zacharie. Elle est le signe que l'interruption n’en était pas seulement due aux ennemis de Juda et de Jérusalem, mais aussi au découragement des exilés revenus en Juda (Aggée 1,4) et peut-être aussi à un manque de ressources. Mais à peine les travaux repris, le gouverneur perse Tattenaï écrit au roi Darius pour dénoncer les juifs qui, selon lui et ses adjoints, reconstruisent le Temple sans son autorisation. Or, cette accusation des ennemis des juifs devient en quelque sorte un plaidoyer en leur faveur. Cette lettre comprend la réponse complète donnée par les dirigeants de la communauté juive pour justifier la reprise des travaux. Cette justification s’appuie sur la décision du défunt roi Cyrus qui avait autorisé la reconstruction du temple, d’où la demande d’une enquête à faire dans les archives royales.
Cette lettre permet d’entrevoir un thème théologique très présent dans la littérature biblique écrite après l’exil, celui de l’universalité de Dieu, thème selon lequel le Dieu des juifs est aussi le Dieu des cieux et de la terre, perçu dans la religion des Perses et des autres peuples voisins. La décision de Cyrus, mentionnée dans le second Esaïe (Esaïe 45), a été interprétée comme une intervention divine dont le pouvoir a une portée universelle. S’il est toujours le Dieu d’Israël, rien ne l’empêche de se servir des rois païens, Nabuchodonosor le Babylonien pour punir l’infidélité de son peuple, et Cyrus le Perse pour le libérer et le restaurer dans sa dignité.