1
Vraiment, Dieu est bon pour Israël,2
Un rien, et je perdais pied,3
car j’étais jaloux des superbes,4
Jusqu’à leur mort, ils ne manquent de rien,5
ils échappent aux souffrances des hommes,6
Ainsi, l’orgueil est leur collier,7
leurs yeux qui brillent de bien-être8
Ils ricanent, ils prônent le mal,9
leur bouche accapare le ciel,10
Ainsi, le peuple se détourne11
Ils disent : « Comment Dieu saurait-il ?12
Voyez comme sont les impies :13
Vraiment, c’est en vain que j’ai gardé mon cœur pur,14
Me voici frappé chaque jour,
Commentaire
Promesse originelle
Avant d'arriver au troisième point d'orgue du fil de sa lettre (le premier en 1,16-17, le second en 3,21-31), Paul rappelle qu'avec Abraham, c'est à la promesse originelle de Dieu que le lecteur croyant est renvoyé, avant toute torah. C'est parce que Abraham a été habité par une confiance indéfectible dans la parole du Seigneur qu'il a su faire droit à la promesse.
Nul doute que Paul, qui aime jouer avec les mots, a été séduit par le terme de «promesse»: à une lettre grecque et au genre près, c'est en effet le même mot qu' «évangile». Ils ont donc partie liée, et se renvoient l'un à l'autre pour tout auditeur (grec) de la lettre: littéralement, on peut les rendre par «bonne nouvelle» et «nouvelle appuyée» – d'où «déclaration» ou «promesse».
Avec tout cela, Paul ne saurait oublier que cet homme cité en exemple et père des croyants est bien, comme les autres patriarches, l'homme ambigu qu'il fut: une fois recourant au mensonge, une fois lâche, souvent roublard et opportuniste – en plus de ses qualités indéniables, évidemment –, et qu'à l'appel d'un dieu qu'il prenait pour Dieu (ambiguïté, là aussi), il leva la main sur son Fils pour le sacrifier.
Plus tard, en Christ, c'est d'ailleurs par un sacrifice non sacrificiel que sera dénoncé le sacrifice comme régulateur sociétal et religieux, et réaffirmée une compréhension pacifiée de Dieu. Oui, promesse et Evangile tissent indéniablement un destin commun dans la révélation du Dieu de Jésus et de Paul.