2
Pitié, mon Die
u, pitié pour moi !
En toi je ch
erche refuge,
un refuge à l’
ombre de tes ailes,
aussi longtemps que d
ure le malheur.
3
Je crie vers Die
u, le Très-Haut,
vers Dieu qui fera to
ut pour moi.
4
Du ciel, qu’il m’env
oie le salut :
(mon adversaire a blasphémé !).
Que Dieu envoie son amo
ur et sa vérité !
5
Je suis au milie
u de lions
et gisant parmi des b
êtes féroces ;
ils ont pour langue une
arme tranchante,
pour dents, des l
ances et des flèches.
℟
6
Dieu, lève-t
oi sur les cieux :
que ta gloire dom
ine la terre !
7
Ils ont tendu un fil
et sous mes pas :
j’all
ais succomber. *
Ils ont creusé un tro
u devant moi,
ils y sont tombés.
~
8
Mon cœur est pr
êt, mon Dieu, †
mon cœ
ur est prêt ! *
Je veux chant
er, jouer des hymnes !
9
Éveille-t
oi, ma gloire ! †
Éveillez-vous, h
arpe, cithare, *
que j’év
eille l’aurore !
10
Je te rendrai grâce parmi les pe
uples, Seigneur,
et jouerai mes h
ymnes en tous pays.
11
Ton amour est plus gr
and que les cieux,
ta vérité, plus ha
ute que les nues.
℟
12
Dieu, lève-t
oi sur les cieux :
que ta gloire dom
ine la terre !
Commentaire
Passer de l’inaccompli à l’accomplissement
Pour bien comprendre Paul, il faut se pencher sur sa conception de l’être humain. Pour lui, il ne suffit pas d’être né d’une femme et d’un homme. Tant que nous n’avons pas vécu ici-bas une seconde naissance, celle dont parlait l’Evangile (Jn 3) avant cette lettre, nous sommes des êtres inaccomplis, errants de-ci de-là, comme des chenilles (Paul appelle cela l’état « d’injustice »).
Nous avons encore à naître à notre accomplissement, tels des papillons qui reçoivent des ailes pour voler dans le ciel (Paul appelle « justice » cet état de vie accomplie). Tant que nous n’avons pas vécu cette transformation, nous sommes dans le péché et dans la mort.
Dans le langage biblique, le péché, c’est « manquer la cible » ou bien « perdre son axe », sa colonne vertébrale. Au fond, c’est refuser de devenir papillon. Et rester chenille.
En ce sens, le péché amène à la mort (ou à la « non-naissance »), non pas du corps, mais de l’être humain accompli. Lorsque l’humain reste dans le péché, il refuse de devenir ce qu’il était appelé à devenir. Mais lorsqu’il naît à la vie accomplie, ce qui était « juste » pour lui depuis toute éternité s’accomplit en lui.
Nés à cet accomplissement, il ne faut plus mélanger les deux états, il ne faut plus que, devenus papillons, nous rampions à nouveau comme des chenilles. Notre loi, notre logique, a changé. Et ce qui nous semblait impossible auparavant (aimer, être dans la joie, recevoir la paix du cœur, s’émerveiller) devient tout à coup parfaitement évident. Les fruits de la sanctification, qui semblaient suspendus à des hauteurs inaccessibles auparavant, sont désormais à notre portée, offerts ici-bas comme des cadeaux qui descendent du ciel.