2
D’heureuses paroles jaill
issent de mon cœur
quand je dis mes po
èmes pour le roi
d’une langue aussi vive que la pl
ume du scribe !
~
3
Tu es beau,
comme aucun des enf
ants de l’homme,
la grâce est répand
ue sur tes lèvres :
oui, Dieu te bén
it pour toujours.
4
Guerrier valeureux,
porte l’épée de nobl
esse et d’honneur !
5
Ton honneur, c’est de cour
ir au combat
pour la justice, la clém
ence et la vérité.
6
Ta main jettera la stupeur,
les fl
èches qui déchirent ;
sous tes coups, les pe
uples s’abattront,
les ennemis du roi, frapp
és en plein cœur.
7
Ton trône est divin, un tr
ône éternel ;
ton sceptre royal est sc
eptre de droiture :
8
tu aimes la justice, tu répro
uves le mal.
Oui, Dieu, ton Die
u t’a consacré
d’une onction de joie,
comme auc
un de tes semblables ;
9
la myrrhe et l’aloès parf
ument ton vêtement.
Des palais d’ivoire, la mus
ique t’enchante.
10
Parmi tes bien-aimées sont des f
illes de roi ;
à ta droite, la préférée, sous les
ors d’Ophir.
~
Commentaire
Si ce n’est vous, qui témoignera?
Que saurions-nous de Dieu, de son amour, de ses exigences, de ses actes passés et présents, si personne ne nous en avait parlé? Et qui l’aurait fait sans les témoignages que sont les écrits bibliques? Ou, que deviendrait la foi si tous les croyants des générations précédentes se lamentaient sur sa prochaine disparition?
A ses compagnons d’infortune, le prophète rappelle cette réalité toute simple: Dieu n’a d’autre voix que les vôtres. Si vous abandonnez l’espoir et la confiance, comment voulez-vous que Dieu se dise? Si vous ne vous donnez pas la peine de chercher ses traces, comment voulez-vous que la promesse s’impose?
Si vous n’élevez pas vos voix, pour proclamer que les pessimistes n’ont pas «toujours» raison, pour vanter l’espérance et chanter les louanges de son auteur, qui le fera à votre place?
Se taire ou se cacher, c’est faire le jeu des négationnistes de tous bords: une vérité tuée finit par se confondre avec une vérité niée… voilà qui donne le vertige!
Et nous, en ce temps de l’Epiphanie (= il est apparu), de quoi sommes-nous les témoins? D’une tradition fatiguée qui en son temps fut rassurante, ou de ce Dieu qui vient, comme une naissance, avec tout ce qu’une naissance a d’ordinaire et de miraculeux?