1
Pourquoi, Dieu, nous rejet
er sans fin ?
Pourquoi cette colère sur les breb
is de ton troupeau ?
2
Rappelle-toi la communauté
que tu acqu
is dès l’origine, †
la tribu que tu revendiqu
as pour héritage,
la montagne de Sion où tu f
is ta demeure.
3
Dirige tes pas vers ces ru
ines sans fin,
l’ennemi dans le sanctuaire a to
ut saccagé ;
4
dans le lieu de tes assemblées, l’advers
aire a rugi
et là, il a plant
é ses insignes.
5
On les a vus brandir la cognée,
comme en pl
eine forêt, *
6
quand ils brisaient les portails
à coups de m
asse et de hache.
7
Ils ont livré au fe
u ton sanctuaire,
profané et rasé la deme
ure de ton nom.
8
Ils ont dit : « All
ons ! Détruisons tout ! »
Ils ont brûlé dans le pays les lie
ux d’assemblées saintes.
9
Nos signes, nul ne les voit ;
il n’y a pl
us de prophètes ! *
Et pour combien de temps ?
Nul d’entre no
us ne le sait !
~
10
Dieu, combien de temps blasphémer
a l’adversaire ?
L’ennemi en finira-t-il de mépris
er ton nom ?
11
Pourquoi reten
ir ta main,
cacher la f
orce de ton bras ?
12
Pourtant, Dieu, mon r
oi dès l’origine,
vainqueur des combats sur la f
ace de la terre,
13
c’est toi qui fendis la m
er par ta puissance,
qui fracassas les têtes des drag
ons sur les eaux ;
14
toi qui écrasas la tête de Léviathan
pour nourrir les m
onstres marins ;
15
toi qui ouvris les torr
ents et les sources,
toi qui mis à sec des fle
uves intarissables.
Commentaire
Bis repetita
Si Marc rapporte ici un événement semblable à celui de la «Multiplication des pains» du chapitre 6, c'est qu'il a sans doute pensé qu'il s'agissait de deux événements différents; sinon il aurait agi comme Luc et Jean et n'aurait pas rapporté ce récit une seconde fois.
Pourtant, on est en droit d'admettre qu'il ne s'agit pas d'un second «miracle» distinct du premier, mais du même événement, raconté dans une perspective différente.
En effet, le déroulement de l'action est identique dans les deux cas – peu importe si le nombre de participants affamés, de pains et de corbeilles de restes diffère.
Mais surtout, on ne comprend pas la question embarrassée que les disciples font ici:
«Où pourrait-on trouver du pain?» Quand on a déjà assisté à l'événement grandiose du rassasiement d'une foule avec quelques pains et deux poissons, on ne peut plus poser une telle question, on se tait et on attend.
Alors que dans le premier récit (Mc 6, 34-44), la «pitié» de Jésus pour la foule est nettement en rapport avec leur besoin d'un «berger» qui les enseigne, ici (Mc 8, 1-9) cette compassion est en rapport direct avec leur simple besoin de «nourritures terrestres»: ils doivent manger pour ne pas tomber d’inanition.
On retrouve cette double réponse à un double besoin dans la tâche missionnaire de nos Eglises telle qu’elle est devenue: pas d'appel à la conversion sans, en même temps (ou d’abord), l'action concrète d’œuvres d'entraide, qui joint le souci des âmes à celui des corps.
C'est peut-être bien là le message à retirer de cette étrange «répétition» du même épisode.