2
Qu’il est bon de rendre gr
âce au Seigneur,
de chanter pour ton n
om, Dieu Très-Haut,
3
d’annoncer dès le mat
in ton amour,
ta fidélit
é, au long des nuits,
4
sur la lyre à dix c
ordes et sur la harpe,
sur un murm
ure de cithare.
5
Tes œuvres me c
omblent de joie ;
devant l’ouvrage de tes m
ains, je m’écrie :
6
« Que tes œuvres sont gr
andes, Seigneur !
Combien sont prof
ondes tes pensées ! »
7
L’homme born
é ne le sait pas,
l’insensé ne pe
ut le comprendre :
8
les impies cr
oissent comme l’herbe, *
ils fleurissent, ceux qui font le mal,
mais pour dispar
aître à tout jamais.
9
Toi, qui hab
ites là-haut,
tu es pour toujo
urs le Seigneur.
10
Vois tes ennemis, Seigneur,
vois tes ennem
is qui périssent, *
et la déroute de ce
ux qui font le mal.
11
Tu me donnes la fo
ugue du taureau,
tu me baignes d’hu
ile nouvelle ;
12
j’ai vu, j’ai repér
é mes espions,
j’entends ceux qui vi
ennent m’attaquer.
13
Le juste grandir
a comme un palmier,
il poussera comme un c
èdre du Liban ;
14
planté dans les parv
is du Seigneur,
il grandira dans la mais
on de notre Dieu.
15
Vieillissant, il fructif
ie encore,
il garde sa s
ève et sa verdeur
16
pour annoncer : « Le Seigne
ur est droit !
Pas de ruse en Die
u, mon rocher ! »
Commentaire
Partir, partir !
Courage, fuyons ! C’est ce que Jonas a dû se dire devant la mission que le Seigneur lui confie : « Lève-toi ! Va à Ninive la grande ville et profère contre elle un oracle. » Alors Jonas part à l’autre bout du monde, à Tarsis, là où il se croit à l’abri du regard de Dieu et de sa mission. Il s’embarque sur un navire en direction de Tarsis, se couche et tombe dans un sommeil profond. En s’endormant, Jonas fuit sa mission, il fuit la réalité.
Les premiers mots du livre de Jonas en définissent le genre littéraire : c’est l’histoire d’un prophète, d’un homme qui n’est plus son propre maître mais obéit aux ordres d’une grandeur objective, obsédante et toujours présente. Quoi qu’il fasse, il finira inévitablement par se soumettre au pouvoir de la Parole. S’il se dérobe, il deviendra un homme traqué, poursuivi par la Parole qui ne le lâchera plus.
À réception de la mission, Jonas le taciturne ne dit rien ; il s’en va en hâte sans ouvrir la bouche. Il a peur du ministère prophétique : car, prophète, il devra parler, on lui posera des questions et il devra s’expliquer. Par-dessus tout, il pressent déjà qu’il risque d’être désavoué par son Maître qui pourrait revenir sur sa décision de punir Ninive. Le ministère du prophète est toujours un calvaire : qu’on pense à Elie, Michée, Amos. Jonas connaît leur histoire et ne se sent pas la force d’affronter des épreuves semblables.
Il ne part pas. Il s’enfuit.