17
Pour moi, je cr
ie vers Dieu ;
le Seigne
ur me sauvera. *
18
Le soir et le mat
in et à midi,
je me pl
ains, je suis inquiet.
Et Dieu a entend
u ma voix,
19
il m’app
orte la paix. *
Il me délivre dans le comb
at que je menais ;
ils étaient une fo
ule autour de moi.
20
Que Dieu ent
ende et qu’il réponde,
lui qui r
ègne dès l’origine, *
à ceux-là qui ne ch
angent pas,
et ne cr
aignent pas Dieu.
21
Un traître a porté la m
ain sur ses amis,
profan
é son alliance : †
22
il montre un vis
age séduisant,
mais son cœ
ur fait la guerre ; *
sa parole est plus su
ave qu’un parfum,
mais elle
est un poignard.
23
Décharge ton fardea
u sur le Seigneur :
il prendra s
oin de toi. *
Jam
ais il ne permettra
que le j
uste s’écroule.
24
Et toi, Dieu, tu les précipites au f
ond de la tombe, †
ces hommes qui t
uent et qui mentent. *
Ils s’en iront dans la f
orce de l’âge ;
moi, je m’appu
ie sur toi !
Commentaire
Placement de produit
Au cas où l'on aurait un doute, ou une petite tentation rousseauiste sur la bonté naturelle de l'humain, qu'on se rassure: il n'en est rien!
Du Juif ou du Grec, pas un pour racheter l'autre! Paul enfonce le clou, et il semble prêt à tout pour emporter l'adhésion, jusqu'à citer des versets bibliques à la chaîne, quitte à récrire l'Ecriture.
Mais est-ce bien évangélique, même s'il s'agit d'exprimer la vacuité de la torah – et par là de toute démarche arrimée à la référence protégée voire sacralisée – à garantir le fait d'être tenu pour juste devant Dieu?
N'en fait-il pas un peu trop, l'apôtre convaincu, pour mieux décocher son «mais maintenant» (v. 21) qui fera toute la différence?
En marketing, on appelle cela une stratégie de placement de produit. Pour sa part, Paul se contente de rhétorique. Mais effectivement, comme il l'évoque lui-même, c'est tous dans le même sac...
Cela dit, la traduction pèche une fois de plus par convention et paresse lorsqu'elle évoque au v. 19 la culpabilité généralisée du cosmos envers Dieu. Car le mot traduit par «coupable» dans la plupart de nos versions signifie «justiciable» ou «responsable» – littéralement «sous la règle, la référence, la justice». Paul joue avec les mots judiciaires. Dès lors, foin de moralisme divin!
Appliquons à nos lectures la présomption d'innocence, et déclarons l'humain justiciable par la loi devant Dieu avant de le déclarer coupable, même quand, bouche close, il ne saurait trouver refuge dans la loi.
Là, le produit est intéressant, et bien placé!
Découvrons les fragilités et contradictions qui ankylosent nos élans. Mais apprenons surtout à nous tenir en confiance devant Dieu qui nous accueille dans nos limites et nous aide à les habiter.