15
Si j’avais dit : « Je vais parl
er comme eux »,
j’aurais trahi la r
ace de tes fils.
16
Longtemps, j’ai cherch
é à savoir,
je me suis donn
é de la peine.
17
Mais quand j’entrai dans la deme
ure de Dieu,
je compris quel ser
ait leur avenir.
18
Vraiment, tu les as m
is sur la pente :
déjà tu les entr
aînes vers la ruine.
19
Comment vont-ils soud
ain au désastre,
anéantis, achev
és par la terreur ?
20
À ton réveil, Seigneur, tu ch
asses leur image,
comme un songe au sort
ir du sommeil.
~
21
Oui, mon cœ
ur s’aigrissait,
j’avais les r
eins transpercés.
22
Moi, stup
ide, comme une bête,
je ne savais pas, mais j’ét
ais avec toi.
23
Moi, je suis toujo
urs avec toi,
avec toi qui as sais
i ma main droite.
24
Tu me conduis sel
on tes desseins ;
puis tu me prendr
as dans la gloire.
25
Qui donc est pour m
oi dans le ciel
si je n’ai, même avec toi, aucune j
oie sur la terre ?
26
Ma chair et mon cœ
ur sont usés :
ma part, le roc de mon cœur, c’est Die
u pour toujours.
27
Qui s’éloigne de t
oi périra :
tu détruis ce
ux qui te délaissent.
28
Pour moi, il est bon d’être pr
oche de Dieu ;
j’ai pris refuge aupr
ès de mon Dieu
pour annoncer les œ
uvres du Seigneur
aux p
ortes de Sion.
Commentaire
Pèlerins !
« Monte à Béthel et élèves-y un autel pour le Dieu qui t’es apparu lorsque tu fuyais devant ton frère Esaü ! ». En effet, Dieu s’étant révélé à Jacob par un songe, celui-ci avait érigé la pierre qui lui avait servi d’oreiller en stèle mémoriale à cet endroit même où il avait dormi. C’était Béthel, « Maison de Dieu », toponyme qui lui était venu de l’exclamation qu’il avait poussée à son réveil. Il s’agissait de promouvoir ce lieu personnel de mémoire au rang de lieu de culte et de témoignage collectifs pour les clans de sa descendance et, plus tard, les tribus d’Israël.
« Monte ! » : ce verbe a souvent dans l’Ancien Testament le sens d’entreprendre un pèlerinage. Cette pratique est un acte de culte. Aussi les participants doivent-ils renoncer à tout ce qui peut déplaire à Dieu, notamment, au niveau des objets, les petites images divines conservées secrètement, boucles d’oreilles à connotation religieuse d’inspiration « étrangère », amulettes protectrices. Toujours la grande méfiance du syncrétisme ! Ils doivent pratiquer des ablutions et probablement entrer dans une période d’abstinence sexuelle. Et changer aussi de vêtements : l’homme se présente ainsi renouvelé devant la divinité. Toutes ces démarches se résument dans un mot : sanctification.
Dans le langage biblique, la sainteté n’est guère une qualité particulière qui serait propre à certains ou que l’homme pourrait acquérir par des pratiques codifiées ; c’est simplement l’état d’appartenance à Dieu.
Pourquoi ne pas faire quelques fois un pèlerinage jusqu’à l’église où nous avons été baptisés – où Dieu s’est révélé à nous dans la grâce de Jésus-Christ qui accueille avant même que nous en fussions conscients ?
Ou, si ce n’est pas possible, vivre régulièrement notre prière comme une « descente » en nous-même à la rencontre de l’Esprit Saint, image de Dieu déposée en nous, et à nous confiée ?