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Est-il un homme qui craigne le Seigneur ?13
Son âme habitera le bonheur,14
Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ;15
J’ai les yeux tournés vers le Seigneur :16
Regarde, et prends pitié de moi,17
L’angoisse grandit dans mon cœur :18
Vois ma misère et ma peine,19
Vois mes ennemis si nombreux,20
Garde mon âme, délivre-moi ;21
Droiture et perfection veillent sur moi,22
Libère Israël, ô mon Dieu,
Commentaire
Résister
Ca y est, Jésus sort du temple pour ne plus y revenir. Après les polémiques qui précèdent, c’est la rupture consommée avec le judaïsme que Matthieu décrit ici, 40 à 50 ans après la mort de Jésus. A ce moment, la situation des « chrétiens » est inacceptable aux yeux des juifs, à cause de la conviction que le royaume est survenu en la personne même de Jésus, reconnu comme le Messie. L’auteur y voit un changement « quasiment cosmique ». Il place ici le dernier grand discours de Jésus, une sorte d’apocalypse. Mais comme pour la grande Apocalypse, son but est d’encourager les croyants à tenir bon, à « résister » – un infinitif qui a couleur d’impératif, gravé bien des siècles plus tard par Marie Durand sur la margelle du puits de sa prison d’Aigues-Mortes. Courage !
Le symbole du temple (probablement détruit avant le rédaction du texte) et la loi ne seront plus nécessaires : le retour du Christ et la fin du monde vont venir.
Quand ? C’est la grande question puisque, à cette époque, la génération des premiers témoins disparaît. Peu importe, personne ne le sait, mais il faut TENIR.
Pas simple : Lorsque je suis environné des fumées du mensonge généralisé, que des changements impensables, des guerres barbares surviennent, qu’est-ce que je crois encore ? Que me reste-t-il de persévérance, où puis-je puiser du courage ?
Comment « résister » ?
En me rappelant que beaucoup se posent la même question et, chaque fois que c’est possible, en les rejoignant.