2
Pitié, mon Dieu !
Des hommes s’ach
arnent contre moi ;
tout le jour, ils me comb
attent, ils me harcèlent.
3
Ils s’acharnent, ils me gu
ettent tout le jour ;
mais là-haut, une arm
ée combat pour moi.
4
Le jo
ur où j’ai peur,
je prends appu
i sur toi.
℟
5
Sur Dieu dont j’ex
alte la parole,
sur Die
u, je prends appui :
plus ri
en ne me fait peur !
Que peuvent sur moi des
êtres de chair ?
6
Tout le jour, leurs par
oles me blessent,
ils ne pensent qu’à me f
aire du mal ;
7
à l’affût, ils épient, ils surv
eillent mes pas ;
comme s’ils voul
aient ma mort.
9
Toi qui comptes mes p
as vagabonds,
recueille en tes o
utres mes larmes ;
(cela n’est-il p
as dans ton livre ?)
10
Le jour où j’appellerai, mes ennem
is reculeront ;
je le sais, Die
u est pour moi.
℟
11
Sur Dieu dont j’exalte la parole,
le Seigneur dont j’ex
alte la parole, *
12
sur Die
u, je prends appui :
plus ri
en ne me fait peur ! *
Que peuvent sur m
oi des humains ?
13
Mon Dieu, je tiendr
ai ma promesse,
je t’offrirai des sacrif
ices d’action de grâce ;
14
car tu m’as délivr
é de la mort
et tu préserves mes pi
eds de la chute,
pour que je marche à la f
ace de Dieu
dans la lumi
ère des vivants.
Commentaire
Placement de produit
Au cas où l'on aurait un doute, ou une petite tentation rousseauiste sur la bonté naturelle de l'humain, qu'on se rassure: il n'en est rien !
Du Juif ou du Grec, pas un pour racheter l'autre ! Paul enfonce le clou, et il semble prêt à tout pour emporter l'adhésion, jusqu'à citer des versets bibliques à la chaîne, quitte à récrire l'Ecriture.
Mais est-ce bien évangélique, même s'il s'agit d'exprimer la vacuité de la torah – et par là de toute démarche arrimée à la référence protégée voire sacralisée – à garantir le fait d'être tenu pour juste devant Dieu ?
N'en fait-il pas un peu trop, l'apôtre convaincu, pour mieux décocher son « mais maintenant » (v. 21) qui fera toute la différence ? En marketing, on appelle cela une stratégie de placement de produit. Pour sa part, Paul se contente de rhétorique. Mais effectivement, comme il l'évoque lui-même, c'est tous dans le même sac...
Cela dit, la traduction pèche une fois de plus par convention et paresse lorsqu'elle évoque au v. 19 la culpabilité généralisée du cosmos envers Dieu. Car le mot traduit par « coupable » dans la plupart de nos versions signifie « justiciable » ou « responsable » – littéralement « sous la règle, la référence, la justice ». Paul joue avec les mots judiciaires. Dès lors, foin de moralisme divin !
Appliquons à nos lectures la présomption d'innocence, et déclarons l'humain justiciable par la loi devant Dieu avant de le déclarer coupable, même quand, bouche close, il ne saurait trouver refuge dans la loi.
Là, le produit est intéressant, et bien placé !
Découvrons les fragilités et contradictions qui ankylosent nos élans. Mais apprenons surtout à nous tenir en confiance devant Dieu qui nous accueille dans nos limites et nous aide à les habiter.