2
D’un gr
and espoir
j’espér
ais le Seigneur : *
il s’est pench
é vers moi
pour ent
endre mon cri.
3
Il m’a tiré de l’horre
ur du gouffre,
de la v
ase et de la boue ; *
il m’a fait reprendre pi
ed sur le roc,
il a rafferm
i mes pas.
4
Dans ma bouche il a m
is un chant nouveau,
une lou
ange à notre Dieu. *
Beaucoup d’hommes verr
ont, ils craindront,
ils auront f
oi dans le Seigneur.
5
Heure
ux est l’homme
qui met sa f
oi dans le Seigneur *
et ne va pas du côt
é des violents,
dans le part
i des traîtres.
6
Tu as fait pour no
us tant de choses,
toi, Seigne
ur mon Dieu ! *
Tant de proj
ets et de merveilles :
non, tu n’as p
oint d’égal !
Je les dis, je les red
is encore ; *
mais leur n
ombre est trop grand !
~
7
Tu ne voulais ni offr
ande ni sacrifice,
tu as ouv
ert mes oreilles ; *
tu ne demandais ni holoca
uste ni victime,
8
alors j’ai dit : « Voic
i, je viens.
« Dans le livre, est écr
it pour moi
9
ce que tu ve
ux que je fasse. *
Mon Dieu, voil
à ce que j’aime :
ta loi me ti
ent aux entrailles. »
10
J’ann
once la justice
dans la gr
ande assemblée ; *
vois, je ne retiens p
as mes lèvres,
Seigne
ur, tu le sais.
11
Je n’ai pas enfoui ta justice au f
ond de mon cœur, †
je n’ai pas caché ta fidélit
é, ton salut ; *
j’ai dit ton amo
ur et ta vérité
à la gr
ande assemblée.
Commentaire
Si près du but !...
La mort des conducteurs d’Israël, Aaron puis Moïse, si près de la Terre promise demeure un mystère pour les croyants qui estiment que Dieu récompense toujours visiblement ceux qu’il aime et qui lui obéissent.
Le livre des Nombres, ch. 20, évoque les circonstances de ce qui est allégué au v. 51 de notre récit. Les deux chefs auraient manqué de foi aux Eaux de Meriba, ne faisant pas immédiatement appel à l’Eternel lorsqu’ils furent pris à partie dans une contestation menaçant de tourner en mutinerie de la soif.
Ils ne connaîtront pas l’accomplissement de ce qu’ils ont tant préparé et attendu.
Un prix de consolation toutefois pour Moïse : « Tu pourras seulement voir de loin le pays que je donne aux Israélites, mais tu n’y entreras pas toi-même » (52).
Dernier « face à face » de Dieu et de Moïse, assez rude : « Monte sur cette montagne … puis meurs ! Sois réuni à ta parenté comme ton frère Aaron … » (48-50).
Moïse, un simple homme, comme tous les autres !
Cette réflexion d’après André Neher, rabbin et penseur juif alsacien contemporain : « Dans la dimension juive, la rencontre entre Dieu et les hommes est immédiate. Même Moïse, le prophète suprême, n’a pu, n’a voulu, n’a tenté de s’insérer entre Dieu et les hommes. De là quelques silences impressionnants dans les instants capitaux de la liturgie de la Synagogue. On dit : ‘Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob’ mais jamais ‘Dieu de Moïse’. On ne dit pas ‘Moïse nous a délivrés d’Egypte’ mais Dieu seul. On y barre délibérément le nom de Moïse pour empêcher qu’une pieuse vénération ne fasse de cet homme ‘modeste’ – qui cependant fut à la limite de l’humain – un surhomme ou un médiateur. Replacé parmi tous les hommes, il permet à ceux-ci d’affronter Dieu face à face ».
Le chrétien ajoutera cependant : Jésus, chargé de notre péché, est le seul médiateur entre le Dieu saint et les pécheurs que nous sommes. Confions-nous en lui !