1
Bénis le Seigneur, ô mon âme,2
Bénis le Seigneur, ô mon âme,3
Car il pardonne toutes tes offenses4
il réclame ta vie à la tombe5
il comble de biens tes vieux jours :6
Le Seigneur fait œuvre de justice,7
Il révèle ses desseins à Moïse,8
Le Seigneur est tendresse et pitié,9
il n’est pas pour toujours en procès,10
il n’agit pas envers nous selon nos fautes,11
Comme le ciel domine la terre,12
aussi loin qu’est l’orient de l’occident,13
comme la tendresse du père pour ses fils,14
Il sait de quoi nous sommes pétris,
Commentaire
Deuxième salve : perte de la santé
Jusqu’ici, le récit nous montre trois attitudes devant le malheur. Celle de Job, celle de sa femme, prête à maudire Dieu, et celle de ses amis. Ceux-ci, à la vue de ce qui est arrivé à Job, commencent par un long silence. Ce qui me paraît plutôt adéquat. Car pour entendre la moindre parole, il faut d’abord vider le cœur de la tristesse et de la souffrance qui l’encombrent.
En s’attaquant à Job, l’Adversaire semble en même temps vouloir tester Dieu, l’atteindre à travers ce qui le touche le plus, sa relation aux humains.
Dieu se laisserait-il provoquer à nos dépens ?
Cette question revient souvent : « Où est Dieu ? Qu’ai-je fait pour mériter cela ? » Or ce n’est pas ce que Job dit. Non, il ne se détourne pas de Dieu, qui pourtant reste silencieux – comme il l’a été lors de la Passion de son Fils.
Il se pourrait que Dieu ne veuille pas répondre à la place de son ami Job en qui il met son amour et sa confiance …
Parvenue à ce stade du conte, j’aimerais moi aussi faire un pari (pas stupide) : celui que Dieu ne se laisse pas atteindre, qu’il croit en l’humain qu’il a créé, qu’il l’aime ; et que « rien ne peut nous séparer de lui, ni la mort ni la vie » … Pas même notre foi ou notre doute les plus profonds.