24
Quelle profusion dans tes œ
uvres, Seigneur ! †
Tout cela, ta sag
esse l’a fait ; *
la terre s’empl
it de tes biens.
25
Voici l’immensit
é de la mer,
son grouillement innombrable d’animaux gr
ands et petits,
26
ses batea
ux qui voyagent,
et Léviathan que tu fis pour qu’il s
erve à tes jeux.
27
Tous, ils c
omptent sur toi
pour recevoir leur nourrit
ure au temps voulu.
28
Tu donnes : e
ux, ils ramassent ;
tu ouvres la m
ain : ils sont comblés.
29
Tu caches ton vis
age : ils s’épouvantent ;
tu reprends leur souffle, ils expirent
et reto
urnent à leur poussière.
30
Tu envoies ton so
uffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la f
ace de la terre.
31
Gloire au Seigne
ur à tout jamais !
Que Dieu se réjou
isse en ses œuvres !
32
Il regarde la t
erre : elle tremble ;
il touche les mont
agnes : elles brûlent.
33
Je veux chanter au Seigne
ur tant que je vis ;
je veux jouer pour mon Die
u tant que je dure.
34
Que mon poème lui s
oit agréable ;
moi, je me réjou
is dans le Seigneur.
35
Que les pécheurs dispar
aissent de la terre !
Que les imp
ies n’existent plus !
Bénis le Seigne
ur, ô mon âme !
Commentaire
Circoncision : l’orgueil mis en ce qu’on n’a plus …
Voilà l'un des textes où Paul apparaît le plus proche de la verve (et de l'humour ravageur !) qu'on connaît au Nazaréen: Souvenez-vous de l'interpellation que Jésus adresse au terme presque de cette collection de bons mots et de propos puissants qu'on appelle chez Matthieu le sermon sur la montagne: « Il ne suffit pas de dire ‘Seigneur, Seigneur!’» pour entrer dans le royaume des cieux; il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux.... » (Mt 7,21 et suivants; chez le même Mt, au chapitre 23, voir aussi l'expression « guides aveugles »).
C'est ce qui fait dire au bibliste Daniel Marguerat* dans son « Paul de Tarse, un homme aux prises avec Dieu » (1999) qu'avec une thématisation différente, le Galiléen et le Tarsiote pointent vers la même initiative, la même radicalité, la même conversion du regard, la même présence de Dieu: l'un avec le royaume, l'autre avec la justification. Certes, le mot fameux n'apparaît pas ici. Pas encore. Mais tout transpire sa présence.
A quoi tient donc la fidélité à la Parole ?
Sans m'appesantir sur le parallèle évocateur de la circoncision déployé par l'apôtre (lequel offre au v. 26 cette surprenante expression « si le prépuce observe la Torah... »), je dirais : pas à l'appartenance formelle, à l'identité protégée ou à la lecture soi-disant fidèle des Ecritures d'être littérales, mais à la cohérence qu'implique en soi et pour soi l'écho de cette Parole. A quels choix (tranchants !) m'oblige-t-elle ?
Où en êtes-vous de votre fidélité : vous incite-t-elle toujours à chercher la cohérence de votre vie avec la Parole qui bouscule ?