1
Rendez grâce au Seigneur : il est bon,2
Rendez grâce au Dieu des dieux,3
Rendez grâce au Seigneur des seigneurs,4
Lui seul a fait de grandes merveilles,5
lui qui fit les cieux avec sagesse,6
qui affermit la terre sur les eaux,7
Lui qui a fait les grands luminaires,8
le soleil qui règne sur le jour,9
la lune et les étoiles, sur la nuit,10
Lui qui frappa les Égyptiens dans leurs aînés,11
et fit sortir Israël de leur pays,12
d’une main forte et d’un bras vigoureux,13
Lui qui fendit la mer Rouge en deux parts,14
et fit passer Israël en son milieu,15
y rejetant Pharaon et ses armées,16
Lui qui mena son peuple au désert,17
qui frappa des princes fameux,18
et fit périr des rois redoutables,19
Séhon, le roi des Amorites,20
et Og, le roi de Basan,21
pour donner leur pays en héritage,22
en héritage à Israël, son serviteur,23
Il se souvient de nous, les humiliés,24
il nous tira de la main des oppresseurs,25
À toute chair, il donne le pain,26
Rendez grâce au Dieu du ciel,
Commentaire
De la crèche au temple
Changement total de décor pour la suite de notre récit… Après Bethléem, nous voici à Jérusalem, après les marges de la société, nous nous retrouvons au lieu central de la religion, au temple. Luc veut ainsi montrer la rencontre entre Jésus, le Messie, et son peuple, représenté par Syméon et Anne. Jésus ne peut être dissocié de son peuple, de ses coutumes, de ses lois, de ses rites et surtout de son attente creusée par tant de siècles de prophéties!
Les parents de Jésus se plient aux règles de leur religion ; Jésus est bien juif.
Une évidence forte pour nous aujourd’hui, heureusement! Mais après combien de siècles au cours desquels le peuple juif a été caricaturé, méprisé, calomnié, voire persécuté par un christianisme oublieux de ses racines …
Luc est le grand chantre de l’ouverture du christianisme aux nations païennes, mais cette ouverture n’entraîne pas une relégation du peuple de Dieu. Car Jésus ne vient pas de nulle part, il n’aurait pas pu naître en Inde ou en Grèce. Sa vocation s’inscrit dans l’histoire millénaire de l’alliance de Dieu avec le peuple d’Israël. Lorsqu’il se montrera critique de certaines formes religieuses du judaïsme de son époque, il le fait de l’intérieur. Sa critique ne nous autorise pas à caricaturer le judaïsme en le présentant comme une religion purement légaliste ou ritualiste, mais à voir comment notre propre foi risque toujours de se fermer sur elle-même, dans l’intolérance et le mépris d’autrui.