1
Alléluia !
Chantez au Seigne
ur un chant nouveau,
louez-le dans l’assembl
ée de ses fidèles !
2
En Israël, j
oie pour son créateur ;
dans Sion, allégr
esse pour son Roi !
3
Dansez à la lou
ange de son nom,
jouez pour lui, tambour
ins et cithares !
4
Car le Seigneur
aime son peuple,
il donne aux humbles l’écl
at de la victoire.
5
Que les fidèles ex
ultent, glorieux,
criant leur joie à l’he
ure du triomphe.
6
Qu’ils proclament les él
oges de Dieu,
tenant en main l’ép
ée à deux tranchants.
7
Tirer venge
ance des nations,
infliger aux pe
uples un châtiment,
8
charger de ch
aînes les rois,
jeter les pr
inces dans les fers,
9
leur appliquer la sent
ence écrite,
c’est la fiert
é de ses fidèles.
Alléluia !
Commentaire
« Les parents ont mangé des raisins verts …
… Et ce sont les enfants qui ont les dents irritées ! » (v. 2). On a ici la première réaction – presque une révolte – contre la doctrine de la rétribution trans-générationnelle qui faisait autorité jusqu’au moment de l’Exil. Et, du coup, la première affirmation élaborée de la « rétribution individuelle » : le lien étroit entre mauvaise conduite et malheurs est maintenu, les seconds étant le châtiment réservé à la première, mais c’est à l’échelle d’une vie individuelle et dans le cadre d’une responsabilité personnelle que cela se déroule.
Depuis l’avènement de l’individualisme au 19e siècle, cette perspective apparaît si évidente qu’on a l’impression qu’Ezékiel enfonce une porte ouverte …
Toutefois, ce message ne consiste pas à proclamer un mécanisme inexorable – même s’il s’exprime de manière un plus « lisible » en instituant l’individu responsable de ce qui lui arrive – pouvant induire un sentiment de fatalité. Car le pardon de Dieu est toujours présent pour arrêter la machine broyeuse de pécheurs. Il suffit d’un changement radical de direction – une conversion, au sens géométrique de ce mot – pour que le processus prenne fin : « Je ne veux la mort de personne, moi le Seigneur Dieu ! Détournez-vous du mal et vivez ! »
Dieu n’est pas responsable de ce qui ne va pas, mais l’homme qui peut néanmoins tout faire basculer s’il entre dans le plan divin. Le Christ est venu pour l’attester, et même, prenant sur lui, l’accomplir.