2
Que Dieu nous prenne en gr
âce et nous bénisse,
que son visage s’illum
ine pour nous ;
3
et ton chemin sera conn
u sur la terre,
ton salut, parmi to
utes les nations.
℟
4
Que les peuples, Die
u, te rendent grâce ;
qu’ils te rendent gr
âce tous ensemble !
5
Que les nations ch
antent leur joie,
car tu gouvernes le m
onde avec justice ;
tu gouvernes les pe
uples avec droiture,
sur la terre, tu condu
is les nations.
℟
6
Que les peuples, Die
u, te rendent grâce ;
qu’ils te rendent gr
âce tous ensemble !
7
La terre a donn
é son fruit ;
Dieu, notre Die
u, nous bénit.
8
Que Die
u nous bénisse,
et que la terre tout enti
ère l’adore !
Commentaire
Face au désespoir
Ce livre de Ruth commence de manière bien dramatique et injuste. En effet, le sort semble s’être acharné sur cette famille. Une famille juive qui vit à Bethléem, la «maison du pain»... puis famine, exil, stérilité des fils, morts des trois hommes.
Ils avaient l’avenir devant eux, puis plus rien.
Noémi, veuve d’Elimelek, orpheline de ses deux fils, est seule, certes avec encore ses belles-filles, Orpa et Ruth, mais point d’avenir. Elle veut rentrer seule, prostrée dans son passé heureux qui n’est plus.
J’essaie d’imaginer son désespoir et sa solitude profonde. Les «fils de ses entrailles» ne sont plus. Comment survivre à la mort de ses enfants, comment retrouver un chemin quand la vie n’a plus de sens pour nous?
Nous sommes si souvent démunis devant des parents qui passent par de telles épreuves. Que dire? Mieux vaut souvent se taire, mais être là présent, en silence, sans envahir. Etre disponible pour entendre, attendre une demande de leur part, car nous savons au fond de nous que c’est cela que nous souhaiterions dans cette situation.
Noémi, avec de sages arguments, essaie de se débarrasser de ses belles-filles, encombrantes pour elle qui ne peut ni ne veut être consolée. Orpa se rend à la raison, elle écoute sa belle-mère. Ruth s’obstine. Est-ce dû à une force donnée par Dieu lui-même? Une intuition? Un attachement profond? Une impossibilité totale de laisser ainsi quelqu’un plongé dans le malheur? Tout cela ensemble... Elle fait un choix radical. Elle décide de quitter son pays, son peuple, sa culture, ses origines, ses dieux pour choisir Israël et son Dieu. Elle sent qu’elle doit s’accrocher à son choix. Elle est là, et elle n’abandonnera pas sa belle-mère, même si Noémi ne semble pas vraiment l’en remercier!
Ruth montre une personnalité forte, elle choisit un avenir qui s’annonce pourtant difficile, voire impossible. Elle refuse la voie «raisonnable» que montre Noémi. Ruth a des paroles d’une grande force qui m’impressionnent. Ton peuple sera mon peuple, «ton Dieu sera mon Dieu» (verset 16). Elle trouve cette force intérieure de se donner et d’aimer quelqu’un malgré lui, sans l’étouffer pour autant.