Commentaire

Pudeur

Je crois savoir un peu ce qu’est la pudeur masculine. Elle existe en moi, je la ressens souvent autour de moi. Plus les années passent, plus j’apprécie les connivences qui se font silence ou demi-mots. Un geste, un regard parfois en disent tout autant qu’une déferlante verbale.
Lorsque l’apôtre Paul parle de lui et lorsqu’il évoque sa conversion sur la route de Damas, ou les visions qu’il a eues par la suite, on sent un homme qui ne souhaite pas en dire trop.

Quant à la nature de cette écharde dans la chair dont parle Paul, on a risqué bien des hypothèses médicales ou psychologiques ; mais qu’en sait-on ? À vrai dire, on n’en sait rien. Et c’est peut-être mieux ainsi …

« Ma grâce te suffit ; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse » (v. 9). Sans aller jusqu’au masochisme ou au martyre, j’aimerais bien comprendre cette révélation faite à Paul et le sens que pourrait avoir ce magnifique verset dans ma vie.
Humainement parlant, je n’aime pas trop ce qui est limite ou faiblesse en moi. En même temps, je le sais, il n’y a pas d’autre solution que d’accueillir le Christ jusque-là, justement dans et à cause de ces faiblesses.

« Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (v. 10). C’est alors que j’ai vraiment besoin de Dieu. C’est alors que je me laisse rencontrer, rejoindre. La vulnérabilité devient la porte d’entrée de l’amour.