1
Bénis le Seigne
ur, ô mon âme ;
Seigneur mon Die
u, tu es si grand !
Revêt
u de magnificence,
2
tu as pour mantea
u la lumière !
Comme une tenture, tu dépl
oies les cieux,
3
tu élèves dans leurs ea
ux tes demeures ;
des nuées, tu te f
ais un char,
tu t’avances sur les
ailes du vent ;
4
tu prends les v
ents pour messagers,
pour serviteurs, les fl
ammes des éclairs.
5
Tu as donné son ass
ise à la terre :
qu’elle reste inébranl
able au cours des temps.
6
Tu l’as vêtue de l’ab
îme des mers :
les eaux couvraient m
ême les montagnes ;
7
à ta menace, elles pr
ennent la fuite,
effrayées par le tonn
erre de ta voix.
8
Elles passent les montagnes, se r
uent dans les vallées
vers le lieu que tu leur
as préparé.
9
Tu leur imposes la lim
ite à ne pas franchir :
qu’elles ne reviennent jam
ais couvrir la terre.
10
Dans les ravins tu fais jaill
ir des sources
et l’eau chemine aux cre
ux des montagnes ;
11
elle abreuve les b
êtes des champs :
l’âne sauvage y c
alme sa soif ;
12
les oiseaux séjo
urnent près d’elle :
dans le feuillage on ent
end leurs cris.
~
Commentaire
Des pleurs à la consolation, de l’aveu à la réconciliation
Nous n’avons plus ici la description d’un temps de pure joie, mais l’évocation d’une souffrance qui sera consolée.
On montrait à Rama (10 km au nord de Jérusalem, à la frontière entre les Israël du Nord et du Sud) la tombe de Rachel, douloureuse épouse préférée de Jacob. La tradition, comme la mentalité populaire, admettaient que « la sainte de Rama » était vivante dans son tombeau et y manifestait sa présence par des paroles ou des gémissements mystérieux.
C’est de cette croyance « peu orthodoxe » que Jérémie s’empare pour y attacher une prophétie d’espérance. Oui, Rachel pleure sur ses enfants malheureux, les Israélites en exil. Elle refuse toute consolation qui ne serait qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Mais il faudra bien qu’elle sèche ses larmes, car sa longue souffrance va recevoir une compensation : ses fils reviendront, et surtout sa postérité revivra.
Après la souffrance exprimée et consolée, voici la repentance accueillie.
En des termes qui rappellent Osée et les oracles de ses chapitres 11 et 14, qui préfigurent à la fois la parabole du fils prodigue et la déclaration de l’amour de Dieu en Jean 3,16, voici que nous sont décrits à la fois la repentance du peuple qui s’humilie pour les fautes commises et l’amour inconditionnel – impénitent si l’on ose dire – de YHWH à l’égard de la nation avec laquelle il a conclu alliance.
Au v. 18 nous voyons le Seigneur qui, « de toutes ses forces », c'est-à-dire intensément, passionnément, écoute la confession d’Israël !
Et voici qu’à cette repentance sincère répond la miséricorde de Dieu.
Avec une force que met en évidence l’anthropomorphisme des termes employés, le prophète exprime l’amour invraisemblable que Dieu nourrit à l’égard de son peuple. C’est plus fort que lui : il ne peut pas ne pas avoir pitié ! Ses entrailles tressaillent.
La souveraine dignité de l’homme et d’être quelqu’un pour qui le cœur de Dieu palpite … C’est l’histoire d’une passion amoureuse qui renaît de ses cendres, la résurrection de la conjugalité entre Dieu et son peuple (v. 22).