Mercredi 27 Mars 2019

Temps

Temps du carême

Semaine

Mercredi

Complément

Psaume

Psaume 104 (103), 1-12

Quelle profusion dans tes œuvres !

1
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
 
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
 
Revêtu de magnificence,
2
tu as pour manteau la lumière !

 
Comme une tenture, tu déploies les cieux,
3
tu élèves dans leurs eaux tes demeures ;
 
des nuées, tu te fais un char,
 
tu t’avances sur les ailes du vent ;
4
tu prends les vents pour messagers,
 
pour serviteurs, les flammes des éclairs.

5
Tu as donné son assise à la terre :
 
qu’elle reste inébranlable au cours des temps.
6
Tu l’as vêtue de l’abîme des mers :
 
les eaux couvraient même les montagnes ;
7
à ta menace, elles prennent la fuite,
 
effrayées par le tonnerre de ta voix.

8
Elles passent les montagnes, se ruent dans les vallées
 
vers le lieu que tu leur as préparé.
9
Tu leur imposes la limite à ne pas franchir :
 
qu’elles ne reviennent jamais couvrir la terre.

10
Dans les ravins tu fais jaillir des sources
 
et l’eau chemine aux creux des montagnes ;
11
elle abreuve les bêtes des champs :
 
l’âne sauvage y calme sa soif ;
12
les oiseaux séjournent près d’elle :
 
dans le feuillage on entend leurs cris.

 
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Lectures du jour

Commentaire

Des pleurs à la consolation, de l’aveu à la réconciliation

Nous n’avons plus ici la description d’un temps de pure joie, mais l’évocation d’une souffrance qui sera consolée.
On montrait à Rama (10 km au nord de Jérusalem, à la frontière entre les Israël du Nord et du Sud) la tombe de Rachel, douloureuse épouse préférée de Jacob. La tradition, comme la mentalité populaire, admettaient que « la sainte de Rama » était vivante dans son tombeau et y manifestait sa présence par des paroles ou des gémissements mystérieux.
C’est de cette croyance « peu orthodoxe » que Jérémie s’empare pour y attacher une prophétie d’espérance. Oui, Rachel pleure sur ses enfants malheureux, les Israélites en exil. Elle refuse toute consolation qui ne serait qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Mais il faudra bien qu’elle sèche ses larmes, car sa longue souffrance va recevoir une compensation : ses fils reviendront, et surtout sa postérité revivra.
Après la souffrance exprimée et consolée, voici la repentance accueillie.
En des termes qui rappellent Osée et les oracles de ses chapitres 11 et 14, qui préfigurent à la fois la parabole du fils prodigue et la déclaration de l’amour de Dieu en Jean 3,16, voici que nous sont décrits à la fois la repentance du peuple qui s’humilie pour les fautes commises et l’amour inconditionnel – impénitent si l’on ose dire – de YHWH à l’égard de la nation avec laquelle il a conclu alliance.
Au v. 18 nous voyons le Seigneur qui, « de toutes ses forces », c'est-à-dire intensément, passionnément, écoute la confession d’Israël !
Et voici qu’à cette repentance sincère répond la miséricorde de Dieu.
Avec une force que met en évidence l’anthropomorphisme des termes employés, le prophète exprime l’amour invraisemblable que Dieu nourrit à l’égard de son peuple. C’est plus fort que lui : il ne peut pas ne pas avoir pitié ! Ses entrailles tressaillent.
La souveraine dignité de l’homme et d’être quelqu’un pour qui le cœur de Dieu palpite … C’est l’histoire d’une passion amoureuse qui renaît de ses cendres, la résurrection de la conjugalité entre Dieu et son peuple (v. 22).

Oraison

Pour ta gloire, Seigneur,
et le salut du genre humain,
tu as fait du Christ ton Prêtre éternel et souverain.
Attire tous les hommes à lui
et par son intercession
donne-leur d’être réconciliés avec toi, Père,
qui règnes avec lui et le Saint-Esprit,
un seul Dieu pour les siècles des siècles.

Cantique 43-03 (du recueil Alléluia)

Du fond de ma souffrance