1
Alléluia !
Rendez grâce au Seigne
ur : il est bon !
Étern
el est son amour !
2
Qui dira les hauts f
aits du Seigneur,
qui célébrer
a ses louanges ?
3
Heureux qui prat
ique la justice,
qui observe le dr
oit en tout temps !
4
Souviens-toi de m
oi, Seigneur,
dans ta bienveill
ance pour ton peuple ;
toi qui le sa
uves, visite-moi :
5
que je voie le bonhe
ur de tes élus ;
que j’aie part à la j
oie de ton peuple,
à la fiert
é de ton héritage.
~
6
Avec nos pères, nous av
ons péché,
nous avons faill
i et renié.
7
En Égypte, nos pères ont méconn
u tes miracles,
oublié l’abondance de tes grâces
et résisté au b
ord de la mer Rouge.
8
Mais à cause de son n
om, il les sauva,
pour que soit reconn
ue sa puissance.
9
Il menace la mer Ro
uge, elle sèche ;
il les mène à travers les ea
ux comme au désert.
10
Il les sauve des m
ains de l’oppresseur,
il les rachète aux m
ains de l’ennemi.
11
Et les eaux reco
uvrent leurs adversaires :
pas un d’entre e
ux n’en réchappe.
12
Alors ils cr
oient à sa parole,
ils ch
antent sa louange.
~
13
Ils s’empressent d’oubli
er ce qu’il a fait,
sans attendre de conn
aître ses desseins.
14
Ils se livrent à leur convoit
ise dans le désert ;
là, ils mettent Die
u à l’épreuve :
15
et Dieu leur donne ce qu’ils
ont réclamé,
mais ils trouvent ses d
ons dérisoires.
16
Dans le camp ils sont jalo
ux de Moïse
et d’Aaron, le pr
être du Seigneur.
Commentaire
Un peuple «différent», pour être signe d’un Dieu «tout autre»
Le chapitre 19 du Lévitique contient une liste de prescriptions qui concernent, pour la plupart, la vie courante avec ses relations humaines et ses activités.
L’ensemble de ces prescriptions est placé sous le signe de la «sainteté» de Dieu (v. 2), à laquelle devrait répondre la «sainteté» du peuple dans ses comportements collectifs et sociaux autant que privés – et même intimes.
Il s’agit, en toutes choses, de se comporter d’une façon qui corresponde à la volonté de Dieu, qui lui-même est «saint», c'est-à-dire, selon le sens du mot hébreu, «séparé», affichant polémiquement la distance qu’il prend avec les manières ordinairement humaines de voir, penser, parler et agir.
Par exemple renoncer clairement à toute divinité qui prendrait la place de Dieu ou coexisterait à ses côtés; s’engager de manière nette pour la justice sociale: de même que Dieu a libéré son peuple de l’esclavage égyptien, Israël doit se préoccuper de ceux et celles qui sont socialement faibles et dépendants (v. 13).
Cette préoccupation sociale apparaît dans la réinterprétation de certaines pratiques anciennes à connotations superstitieuses.
Ainsi, dans les v. 9-10, la nécessité de laisser du blé ou du raisin sur pied à l’intention des glaneurs ou grappilleurs dépourvus de moyens de production ou trop pauvres pour s’acheter à manger s’imposait primitivement pour laisser leur dû aux dieux ou aux esprits possesseurs du terrain. Dans le cadre de la foi d’Israël, cette exigence est relue dans le sens d’un souci pour le démuni qui, bien que «pauvre», est «le prochain» que «tu aimeras comme toi-même» (Lv 19,18), c'est-à-dire le membre d’une même communauté.