1
D’âge en
âge, Seigneur,
tu as ét
é notre refuge.
2
Avant que n
aissent les montagnes, †
que tu enfantes la t
erre et le monde, *
de toujours à toujours,
t
oi, tu es Dieu.
3
Tu fais retourner l’h
omme à la poussière ;
tu as dit : « Retourn
ez, fils d’Adam ! »
4
À tes yeux, mille
ans sont comme hier,
c’est un jour qui s’en va, une he
ure dans la nuit.
5
Tu les as balay
és : ce n’est qu’un songe ;
dès le matin, c’est une h
erbe changeante :
6
elle fleurit le mat
in, elle change ;
le soir, elle est fan
ée, desséchée.
7
Nous voici anéant
is par ta colère ;
ta fure
ur nous épouvante :
8
tu étales nos fa
utes devant toi,
nos secrets à la lumi
ère de ta face.
9
Sous tes fureurs tous nos jo
urs s’enfuient,
nos années s’évanou
issent dans un souffle.
10
Le nombre de nos ann
ées ? soixante-dix,
quatre-vingts pour les pl
us vigoureux !
Leur plus grand nombre n’est que p
eine et misère ;
elles s’enfuient, no
us nous envolons.
~
11
Qui comprendra la f
orce de ta colère ?
Qui peut t’ador
er dans tes fureurs ?
12
Apprends-nous la vraie mes
ure de nos jours :
que nos cœurs pén
ètrent la sagesse.
13
Reviens, Seigne
ur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par ég
ard pour tes serviteurs.
14
Rassasie-nous de ton amo
ur au matin,
que nous passions nos jours
dans la j
oie et les chants.
15
Rends-nous en joies tes jo
urs de châtiment
et les années où nous connaissi
ons le malheur.
16
Fais connaître ton œ
uvre à tes serviteurs
et ta splende
ur à leurs fils.
17
Que vienne sur nous
la douceur du Seigne
ur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains ;
oui, consolide l’ouvr
age de nos mains.
Commentaire
«In cauda venenum»
«C’est dans la queue qu’est le venin», notait mon professeur de latin lorsque, au fin bout d’un travail réussi, je commettais des erreurs. Quand ma lecture en arrive au verset 20, j’ai envie de faire la même remarque!
Jusque-là, tout va bien: on rend grâce à Dieu, lui qui pardonne, lui qui choisit le pécheur pour témoin – même le persécuteur des siens – et le retourne à son service. Quant à Timothée, conforté par son enfance entre une mère et une grand-mère croyantes, il est équipé à fond pour «combattre le bon combat».
Mais Hyménée et Alexandre ne reçoivent ni grâce ni pardon. Ils sont «livrés à Satan». Ce qui signifie probablement qu’ils sont exclus de la communauté. Ils se sont mis «dehors»: qu’ils y restent.
Ils ont semé le trouble dans cette communauté en phase de stabilisation.
Hyménée prétend que la résurrection finale, la fin des temps, est déjà arrivée (2 Timothée 2,17): il se croit déjà dans le royaume et démotive les croyants.
Alexandre s’oppose avec «méchanceté» à la prédication paulinienne de l’Evangile (2 Timothée 4,14).
Tous deux sont accusés de porter atteinte à l’honneur et à la gloire de Dieu (blasphème).
Malgré tout (ouf!), la porte leur reste ouverte: ils doivent «apprendre à ne plus blasphémer», ils ne sont donc pas définitivement envoyés «au diable».
Et peut-être que, comme Paul, comme vous et moi, ils vont expérimenter que le Christ est venu pour sauver les pécheurs.